Moins dynamique que le compartiment primaire, le marché secondaire des titres publics de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) sort peu à peu de sa torpeur. Selon la Cellule de règlement et de conservation des titres (CRCT) de cette banque centrale, la valeur des transactions sur ce marché a plus que doublé entre janvier 2022 et janvier 2023, en raison de l’explosion du volume des opérations sur la période.
Dans le détail, apprend-on, alors que seulement 451 opérations d’achats-ventes des titres y ont été enregistrées à fin janvier 2022, pour un montant nominal de 1 287,1 milliards de FCFA, le volume de ces opérations a atteint 1 212 à fin janvier 2023, pour une valeur nominale de 2 978,6 milliards de FCFA (+131%). Quant aux opérations de transferts de titres sans contrepartie en espèces, leur valeur a crû de 109%, passant de 4 171,9 à 8 754,2 milliards de FCFA entre janvier 2022 et janvier 2023. Le volume des opérations, lui, est passé de 1 849 à 5 246 au cours de la même période.
Cependant, en dépit de ce dynamisme relatif, le marché secondaire des titres publics de la Beac, institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) reste largement dominé par les banques commerciales. Agréées comme spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) sur le marché primaire, sur lequel elles achètent parfois pour compte propre les titres émis par les États, ces institutions bancaires ont l’obligation d’en céder au moins 30% sur le marché secondaire, sur lequel interviennent également les investisseurs institutionnels (fonds de pension, assurances…) et les particuliers.
Mais, soulignent les observateurs du marché, les banques verrouillent ce marché, en se cédant les titres entre elles, au détriment des autres investisseurs. Du coup, selon les données de la Beac, au 31 janvier 2023, les établissements de crédit opérant comme SVT sur le marché des titres publics détiennent encore 77,7% des titres sur le marché secondaire, contre seulement 2,2% pour les personnes physiques et 15,3% pour les investisseurs institutionnels.