Si l’on s’attend déjà à ce que le Parlement suive logiquement et sans condition le gouvernement qui souhaite proroger de 45 jours l’état d’urgence sanitaire au Gabon, la présidence de la République soutient déjà le maintien des mesures de restriction actuelles qu’elle justifie par le nombre sans cesse croissant des nouvelles contaminations et des décès dus au coronavirus, particulièrement à Libreville.
Adopté une semaine plus tôt par le Conseil des ministres, le projet de loi portant prorogation des mesures de prévention, de lutte et de riposte contre la Covid-19 en République gabonaise était au centre de l’audition du ministre de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, le 12 avril, par les sénateurs membres de la Commission des lois, des affaires administratives, chargée des droits de l’homme. Si les élus n’ont pas manqué d’exprimer leurs préoccupations quant aux difficultés rencontrées par les populations en raison des mesures de restriction qui courent toujours, il ne fait pourtant aucun doute qu’ils donneront leur quitus au gouvernement. D’autant que la présidence de la République, par la voix de son porte-parole, s’est prononcée, mardi 13 avril, en faveur du maintien desdites mesures.
«Ces mesures ne sont pas prises pour le plaisir d’entraver la liberté des Gabonais ou pour je-ne-sais-quel autre motif, caché. [Elles] sont prises pour protéger la population et éviter des morts», a expliqué Jessye Ella Ekogha, lors de sa dernière conférence de presse, disant comprendre que ces mesures suscitent des mécontentements auprès d’une partie de la population comme partout ailleurs dans le monde.
Mais le porte-parole de la présidence de la République a surtout souhaité montrer que les chiffres liés à la situation épidémiologique au Gabon sont loin de rassurer, donc d’envisager actuellement un nouvel allègement des mesures gouvernementales. «À ce jour, a-t-il précisé, nous comptons 3 080 cas actifs, c’est-à-dire positifs au même moment à la Covid-19, contre moins de 75 à la mi-décembre 2020. Je rappellerais qu’au plus fort de la première vague, nous n’avions atteint que 2 600 cas actifs. Dans le même temps, nous déplorons 129 décès liés au virus. Ce qui signifie que près de 40 % des décès liés au virus ont eu lieu lors de cette seconde vague qui, pourtant, ne représente en durée qu’un tiers seulement du total de la première vague.»
Jessye Ella Ekogha estime donc que «ces chiffres justifient à eux seuls le maintien des mesures de freinage de la pandémie».