Le manque d’eau potable a des conséquences insoupçonnées sur l’éducation des jeunes filles. Dans certains établissements du pays, a regretté la Banque africaine de développement (BAD), certaines apprenantes «doivent s’absenter des classes durant leur période de menstrues par manque d’eau dans les toilettes».
Prenant part au lancement du volet eau du Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et assainissement de Libreville (PIAEPAL) le 31 mars à Libreville, la Banque africaine de développement (BAD) a fait un amer constat de la situation du précieux liquide au Gabon. «Les études parlent de 170 milliards de m3 d’eau par an, avec des niveaux de 127 000 m3 par habitant et par an. Malgré cette situation naturelle très favorable, le Gabon accuse un important déficit en infrastructures pour mobiliser toute cette eau qui vient du ciel et la terre», a regretté le représentant résident de la BAD au Gabon.
En effet, a indiqué Robert Masumbuko, certaines études dont celles du ministère indiquent qu’à peu près 55% seulement de la population nationale en moyenne dispose d’un accès sûr à l’eau au robinet. Un taux qui, en milieu rural, est encore plus bas. Une réalité aux conséquences fâcheuses à en croire le responsable de l’institution, notamment sur la santé des populations et particulièrement en cette période de Covid-19, «où le lavage des mains est un des gestes barrières les plus importants». Les conséquences sont également grandes sur l’éducation de la jeunesse, «notamment des jeunes filles qui doivent s’absenter des classes durant leurs menstrues par manque d’eau dans les toilettes», a déploré Robert Masumbuko.
Bientôt la fin du calvaire ?
De même, «les conséquences sont lourdes pour les ménages, car combien peuvent débourser jusqu’à 300 000 francs CFA pour 18 ou 20 m3 pour une famille. Un service qui au robinet, devrait leur coûter entre 7000 à 10 000 francs CFA. Nous sommes ici au PK5. À Nzeng Ayong, vers le pont Assélé de dragages, les populations font jusqu’à un kilomètre pour aller chercher de l’eau et souvent des jeunes filles», a encore relevé le représentant résident de la BAD au Gabon. Robert Masumbuko a par ailleurs espéré que la situation va s’améliorer dans les prochains jours grâce au PIEPAL. «Les jours approchent où tous les habitants du Grand Libreville auront un approvisionnement à l’eau au robinet en quantité suffisante et à un prix abordable», a-t-il conclu.
Ce projet financé par la BAD à hauteur de 75 milliards de francs CFA va permettre le renouvellement de 149 km de réseaux de distribution d’eau potable existants ; le renforcement et extension de 131 km de réseau et distribution d’eau potable ; la réparation des fuites importantes qui causent des pertes techniques importantes à la Société d’énergie et d’eau du Gabon pour à peu près 20 km de réseau de canalisations dans les établissements administratifs et scolaires et casernes des forces de défense et sécurité. Soit 300 km de réseaux d’adduction d’eau.