Engagé dans la promotion des droits des femmes, le gouvernement gabonais a adopté lors de son dernier Conseil de ministres, une réforme du Code civil favorable à ces dernières. Réjoui de cette initiative, le mouvement féministe l’Appel des mille et une a tout de même regretté l’existence de discriminations dans les mesures individuelles prises lors dudit Conseil. Le mouvement dénonce un déphasage entre la vision d’Ali Bongo et son exécution.
«Le Mouvement féministe L’Appel des mille et une veut se réjouir de l’adoption par le Conseil des ministres du 23 mars 2021 de différentes mesures portant sur la modification et la suppression de certaines dispositions du Code civil à l’effet d’améliorer la condition de la femme au Gabon», a fait savoir le mouvement dans un plaidoyer parvenu à la rédaction de Gabonreview. Réitérant son engagement dans la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, le mouvement se dit cependant «fortement préoccupé par les mesures individuelles prises lors dudit Conseil des ministres».
Pour ainsi dire, sur 55 nominations, seules 7 femmes ont été promues. «Ce qui représente environ 12,8% des promus», a calculé le mouvement féministe qui déplore le fait que la majorité des postes attribués aux femmes soit des postes de second rang. «Qu’en est-il du respect des dispositions de la Loi 9/2016 sur les quotas des femmes ?», interroge l’Appel des mille et une pour qui, «cette injustice n’a pas lieu d’être». Ce, estime le mouvement, alors que le président Ali Bongo «affirme permanemment sa vision pour la présence des femmes dans les différentes sphères décisionnelles de notre pays». Le mouvement en veut pour preuve, la nomination par lui, de 7 femmes sénatrices sur les 15 à qui il avait accordé sa confiance.
«Nous notons donc, pour le regretter, un véritable déphasage entre la vision du chef de l’État et la matérialisation de celle-ci par ceux qui ont qualité de la mettre en œuvre et de l’amplifier», déplore le mouvement.
À juste titre, l’Appel des mille et une dit compter sur le Parlement pour l’effectivité des lois qui sont prises en faveur de l’amélioration de la condition féminine au Gabon. «Notre mouvement ne se lassera jamais de dénoncer le non-respect des droits des femmes et l’éviction dont elles sont victimes sur certains emplois, métiers, rôles et autres stéréotypes prétendus masculins», promet le mouvement.