Près de deux ans après la signature de leur accord sur le permis d’Ezanga, l’opérateur pétro-gazier, filiale de l’indonésien Pertamina, attend toujours que la Société nationale des hydrocarbures du Gabon (SNHG, connue sous l’appellation Gabon Oil Company) lui règle la totalité de ses engagements. L’entreprise détenue par l’État lui doit encore plus de 23,6 milliards de FCFA.
43 millions de dollars, soit plus de 23,6 milliards de francs CFA. La somme réclamée par Maurel & Prom à la GOC est colossale. Celle-ci correspond à l’entrée de la société pétrolière détenue à 100% par l’État gabonais sur le permis d’Ezanga en juin 2019, qui lui a permis d’être détentrice de 12,5% sur ce bloc pétrolier. La filiale du mastodonte indien Pertamina qui a clôturé l’année 2020 avec une baisse de 35% de son chiffre d’affaires entend recouvrer cette créance.
«Ces 43 millions de dollars, qui ne sont pas inclus dans la position de trésorerie de 168 millions de dollars au 31 décembre 2020, font au premier trimestre 2021 l’objet de procédures pour obtenir leur libération», a confirmé le Conseil d’administration tenu le 9 mars dernier. Selon l’opérateur pétro-gazier, en effet, l’affaire ayant été portée devant la Chambre de commerce internationale (CCI), cette dette «a désormais été validée lors d’une procédure d’expertise auprès de la CCI».
Les termes de l’accord
21 mois plus tôt, l’accord conclu entre Gabon Oil Company et le Groupe Maurel & Prom sur le permis d’Ezanga visait à mettre fin au mécanisme de portage dont bénéficiait la société nationale. «Cet accord inclut notamment la rétrocession de droits à enlèvement de 713 000 barils enlevés par M&P au titre du portage de la GOC pour l’année 2018 et le début de l’année 2019. Cette rétrocession s’est faite en contrepartie d’un encaissement de 45 millions de dollars, inclus dans la trésorerie au 30 juin, et qui sera compensée au second semestre 2019, durant lequel le Groupe enlèvera donc moins d’huile», précisait le Groupe en juillet 2019.
Maurel & Prom ne nie par ailleurs pas qu’une somme de 43 millions de dollars avait été versée par la GOC sur un compte séquestre afin de solder la créance de portage historique dans le cadre de leur accord. À l’époque, les deux partenaires s’étaient accordés pour que cette somme soit «libérable en décembre 2019». Rien n’y a fait. Or, M&P comptait utiliser une partie de cet argent au second semestre 2019 «pour financer le programme d’exploration soutenu (estimé à environ 65 millions de dollars) et le solde des paiements relatifs aux acquisitions de 2018 (Venezuela et Angola)».