La visite, pourtant courtoise et de bon aloi, effectuée au cabinet d’Ali Bongo le 5 février dernier, avait déjà coûté sa crédibilité à Me Séraphin Ndaot Rembogo. Accusé par certains sympathisants de copinage avec l’«ennemi», le leader du PDS s’était rapidement mis à dos ses amis de l’opposition. Sa récente sortie en faveur du Pacte social initié par le pouvoir ne devrait pas être à son avantage.
Présenté par ses membres comme «la première force politique de l’opposition gabonaise qui œuvre pour la consolidation de la démocratie» dans le pays, le Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS) est récemment revenu au centre de l’actualité politique nationale. Après la sortie de son comité directeur à Libreville, la formation politique des hommes et femmes en écharpe jaune est en passe de devenir l’objet de vives critiques et de toutes les moqueries les plus basses de la part de ses détracteurs. Si ces derniers, depuis quelques temps, voyaient déjà d’un mauvais œil le supposé rapprochement du leader du PDS avec le pouvoir, la principale décision prise au terme de la dernière rencontre des membres de ce parti de l’opposition gabonaise devrait en froisser plus d’un.
En effet, au terme du 6è conseil exécutif de ladite formation politique qui assure n’avoir pas changé de camp, les dirigeants ont officialisé leur décision de souscrire au Pacte social initié et défendu par le président de la République, le gouvernement gabonais et les parti politiques se réclamant de la Majorité, en vue de réduire la pauvreté et les inégalités sociales. A cet effet, visiblement interpelé sur la question et sensible à l’appel d’Ali Bongo du samedi 31 mai 2014, Me Séraphin Ndaot Rembogo, au nom des siens, y a répondu favorablement.
Mais, comme pour contrer à l’avance d’éventuelles critiques sur cette décision qui a rapidement fait jaser, aussi bien à Port-Gentil (fief du leader politique) qu’au sein des différentes structures provinciales, le chef de file du PDS s’est voulu clair. Pour Ndaot Rembogo, «il n’est nullement question d’adhérer au Plan stratégique Gabon émergent qui, pour nous, est une simple vue de l’esprit». Pour le leader de ce parti membre de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), deux principaux mots auraient conduit à une telle décision : «la clairvoyance et l’objectivité» qui ont d’ailleurs constitué le thème du conseil exécutif des 2 et 3 juin 2014 à Libreville.
De même, a-t-il tenu à ajouter : «En acceptant de souscrire au nouveau Pacte social proposé par le chef de l’Etat, notre engagement est sans ambiguïté, et nous restons dans la ligne du Parti.» Voilà qui se veut clair ! Même si, de loin, l’on entend déjà nombre de critiques selon lesquelles le parti de Ndaot Rembogo, 7 ans après sa naissance serait en train de s’essouffler, malgré les 54 élus obtenus à l’issue des élections locales de décembre 2013. Alors, le PDS plus proche de la Majorité que de l’opposition ? Tout reste à voir.