Libreville – La négociation est la recherche d’un accord. Elle est centrée sur des intérêts matériels ou des enjeux quantifiables entre deux ou plusieurs interlocuteurs, dans un temps limité. Cette recherche d’accord implique la confrontation d’intérêts incompatibles sur divers points (de négociation) que chaque interlocuteur va tenter de rendre compatibles par un jeu de concessions mutuelles. On parle aussi de concertation et de conciliation.
La négociation concerne autant les personnes physiques que les personnes morales que sont les entreprises, les instituions publiques et étatiques, de sorte que dans un Etat, des institutions peuvent être amenées à négocier lorsque c’est nécessaire. Les Etats peuvent aussi négocier entre eux.
La négociation, selon les analystes, peut aboutir à un échec ou à un accord. Dans ce dernier cas, une négociation qui se déroule en mode coopératif conduit généralement à un accord dans lequel les deux parties s’estiment gagnantes (gagnant-gagnant). En revanche, si la négociation se déroule en mode compétitif ou distributif, l’accord risque d’être gagnant-perdant et instable, voire perdant-perdant.
Au Gabon, selon certains observateurs, le cas de l’Agence Nationale des Investigations Financières (ANIF) et du parquet de Libreville pourrait bien nécessiter la négociation de ces institutions publiques après les articles parus dans l’hebdomadaire ‘’ Echos du nord’’, l’un publiant les investigations de l’ANIF sur ce qui s’apparente à un détournement d’un véhicule de l’Etat par le Procureur de la République et l’autre y répondant par une lettre incendiaire contre l’action de l’ANIF.
Ensuite de quoi l’ANIF organisera un atelier débat à l’adresse des journalistes et de la société civile pour présenter ses missions et prérogatives, et permettre aux participants de traiter des cas pratiques.
De sorte que les positions de l’une et l’autre ainsi que leur place respective dans le giron institutionnel national étant connue, survient la nécessité et même la responsabilité de l’une et l’autre de négocier et apaiser cette situation.
A titre de rappel, la constitution gabonaise prévoit que les conflits de compétences entre le CNC et le gouvernement, et même les problèmes de fonctionnement régulier des institutions étatiques sont du ressort de la cour constitutionnelle. On suppose que les institutions publiques ou étatiques dont il s’agit sont celles figurant dans la constitution gabonaise.
Car ni le parquet qui est une institution du pouvoir judicaire, ni l’ANIF qui appartient à la catégorie des autorités administratives indépendantes, ne figurent dans la constitution de sorte qu’en cas de conflit, la négociation est le principe dans l’intérêt supérieur du pays.
A rappeler aussi que les conflits entre institutions proches ou censées collaborer ne sont pas nouveaux au Gabon, l’on se souvient encore des conflits de compétences d’il y a quelques années entre le ministère de la communication et le conseil national de la communication (CNC), via leurs responsables qui ont dû négocier et s’accorder sur le champ d’action de l’un et l’autre pour aboutir à l’atmosphère apaisée d’aujourd’hui.
De même, au sein du pouvoir judiciaire les conflits de compétences entre cours et tribunaux, selon les matières, sont légion et solutionnés par l’argument de la loi.
Les conflits entre le parquet de la république et les instituions d’investigation en matière de crimes économiques et financiers, que sont l’ANIF et la commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), qui fustigent que leurs rapports ne connaissent de suite après leur transmission au parquet, devraient donc pouvoir trouver solution par la négociation.