La ministre en charge de l’Économie a affirmé le 9 mars que la note «CCC» attribuée au Gabon par l’agence de notation Fitch Ratings, ne signifie nullement que le pays est au bord de la faillite. Pour Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou, cette note qui reflète la dégradation des équilibres des finances publiques dans un contexte marqué par le Covid-19, est contrebalancée par «la performance des titres gabonais sur les marchés financiers».
Trois mois après la note «CCC» attribuée au Gabon par l’agence de notation Fitch Ratings, compte tenu de l’augmentation des risques de liquidité, le gouvernement dédramatise. Dans un communiqué publié le 9 mars, le ministère de l’Économie et de la Relance a estimé que cette note ne signifie nullement que le pays est au bord de la faillite. Pour s’en convaincre, le département de Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou assure que cette note n’a pas affecté «la performance des titres gabonais sur les marchés financiers».
De plus, «la performance des titres gabonais est restée globalement stable depuis le début du mois de décembre, avec un rendement à maturité avoisinant 5,0% pour les obligations 2024 et 2025 et 6,5% pour l’obligation 2031». Parallèlement, «le gouvernement déploie des efforts pour honorer ses engagements dans ce contexte difficile. Une stratégie de règlement de la dette intérieure auditée par la Task Force est notamment en cours de finalisation. Plus globalement, le gouvernement est engagé dans un programme d’accélération de la transformation qui vise, entre autres, la consolidation des finances publiques. Cette stratégie devrait bénéficier de l’appui du Fonds Monétaire international (FMI) dans le cadre d’un nouveau programme en cours de discussion», a argumenté la ministre de l’Économie et de la Relance.
La note «CCC» reflète la dégradation des équilibres des finances publiques, sous l’effet combiné de la baisse des recettes pétrolières et de pressions sur les dépenses courantes dans un environnement caractérisé par la crise du Covid-19. Ce qui se traduit par des besoins de financement en augmentation dans un contexte de retards de décaissements des financements extérieurs. Pour Nicole Janine Lydie Roboty-Mbou, il n’y a nullement de quoi s’inquiéter d’autant qu’à l’instar du Gabon, «un certain nombre des pays pairs ont vu leur notation souveraine dégradée par Fitch Ratings au cours des douze derniers mois, dans le contexte économique international extrêmement défavorable».
C’est par exemple le cas de l’Angola (dégradation de B- à CCC en septembre 2020) et du Cameroun (dégradation de la perspective de crédit de stable à négative en avril 2020), du Congo (confirmation à CCC en novembre 2020). Tout comme pour le Gabon, «ces mouvements de notation ont été motivés par Fitch Ratings par la détérioration des marges de manœuvre sur les finances publiques, sous l’effet de la crise sanitaire», a conclu la ministre de l’Économie et de la Relance. Cet argumentaire suffira-t-il à rassurer les investisseurs ? L’avenir le dira.