Depuis quelques jours, le Sénégal est en proie à des scènes de violence. Si les autorités sénégalaises ont promis de « ramener l’ordre » après des émeutes ayant fait officiellement quatre morts entre les forces de l’ordre et des jeunes réclamant la libération de l’opposant Ousmane Sonko, du côté du gouvernement gabonais, c’est le silence absolu quant aux compatriotes installés au pays de la Téranga.
Tout serait parti de la mise en garde à vue de Ousmane Sonko, l’opposant à Macky Sall, le mercredi 3 mars, pour des accusations de viol. Une arrestation qui a provoqué une véritable onde choc au sein de l’opinion sénégalaise, avec comme corollaire des violences qui ont duré un peu plus d’une semaine. Mais si du côté des autorités sénégalaises, on espère un apaisement des tensions et on appelle au calme et à la retenue, du côté gabonais, aucune réaction officielle de la part des autorités, au regard de la très forte communauté installée sur le territoire sénégalais.
En effet, plus d’une semaine après le début de ces affrontements, ni Rose Christiane Ossouka Raponda qui semble-t-il préfère évoquer « le choix courageux fait par le Gabon en 2021 de miser sur l’égalité des genres pour renforcer son pacte social », ni son gouvernement, n’ont réagi, entraînant frustrations et incompréhensions du côté de la communauté gabonaise. Une situation qui laisse par ailleurs planer le doute sur la capacité des autorités à protéger une population estudiantine estimée à plus de 6000 âmes.
Abandonnée à son triste sort, la communauté gabonaise installée au Sénégal voit également sa représentation diplomatique murée dans un silence de cathédrale, puisque depuis la survenance de ces évènements, l’ambassadeur du Gabon au Sénégal Michel Régis Onanga Ndiaye, s’est muré dans un silence assourdissant. Contacté par Gabon Media Time, un étudiant a d’ailleurs indiqué qu’« alors que les autres ambassades demandaient à leurs ressortissants de rester chez eux, l’ambassade est restée curieusement silencieuse. C’est la preuve qu’ils ne se préoccupent pas du sort des Gabonais, même pendant ce genre de situation ».
Pour rappel, l’article premier du titre préliminaire de la Constitution au neuvièmement énonce que « tout citoyen gabonais séjournant ou résidant à l’étranger bénéficie de la protection et l’assistance de l’Etat ». Muré dans un silence assourdissant depuis le début des événements du Sénégal, le gouvernement de Rose Christiane Ossouka Raponda se rend coupable de violation de la Loi fondamentale.
Vivement que des garanties sur la sécurité des ressortissants gabonais du Sénégal, qui se dénombrent à près 7000 en incluant les travailleurs, notamment le contingents des fonctionnaires internationaux de l’Asecna, soient données au peuple par la voie des questions au gouvernement annoncées par Faustin Boukoubi lors de la séance plénière d’ouverture de la 1ère session parlementaire de l’Assemblée nationale.