En dépit du refus du procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, l’Ordre des avocats du Gabon a informé, ce mercredi 3 mars, qu’il maintenait sa cérémonie d’hommage à Me Fabien Méré, mais sans la présence de la dépouille mortuaire de leur collègue. La salle des pas perdus leur ayant été refusée, les avocats se recueilleront à la Maison des avocats, avant d’observer «une période de deuil».
Ayant pris bonne note du refus opposé par Me Romaine Makouaza épouse Vendakambano, procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, l’Ordre des avocats du Gabon s’est résolu à ne plus exposer la dépouille de Me Fabien Méré dans la salle dite des pas perdus du palais de justice de Libreville comme cela était prévu ce jeudi 4 mars. Toutefois, dans une note interne que Gabonreview a consultée, le secrétaire de l’Ordre des avocats informe, ce mercredi, que l’hommage à leur collègue décédé le 27 janvier dernier à Lyon, en France, est maintenu.
Seulement, précise Me Tony Serge Minko-Mi-Ndong, cette cérémonie d’hommage professionnel se fera sans la présence de la dépouille du défunt sur l’esplanade de la Maison de l’avocat, derrière le palais de justice. Interrogé, le bâtonnier de l’Ordre des avocats dit avoir souhaité se plier à la décision de la Cour d’appel. Me Lubin Ntoutoume ne confirme pas moins qu’une «période de deuil» sera observée après cette cérémonie, qui implique la suspension de la participation des avocats à la session criminelle en cours.
Ni colère ni vengeance
Si la décision de suspendre la participation des avocats à la session criminelle, débutée le 23 février dernier pour s’achever le 3 avril prochain, peut être assimilée à une vengeance de l’Ordre des avocats suite au refus de la salle des pas perdus du palais de justice, Me Lubin Ntoutoume assure qu’il n’en est rien. «Nous souhaitons simplement que la tradition soit respectée lorsqu’un avocat vient à décéder», explique-t-il à Gabonreview.
«Je comprends tout à fait les raisons évoquées par la Cour d’appel judiciaire ayant motivé ce refus. Nous n’allons pas rentrer dans un bras de fer. Mais nous avons, nous aussi, besoin d’observer une petite période de deuil pour notre confrère disparu, d’où cette suspension», justifie le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon.