C’est un fait bien curieux qui se déroule au sein du Palais de justice de Libreville à quelques heures de l’hommage qui devait être rendu à l’avocat au Barreau du Gabon Me Fabien Méré, décédé le 27 janvier dernier à Paris en France. En effet, le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville a opposé une fin de non recevoir à la demande du Bâtonnier de l’ordre des avocats qui sollicitait la mise à disposition de la salle des « pas perdus » de l’institution pour la circonstance.
C’est par le biais d’une correspondance référencé n°198/2020-2021/PGCAJ/LBV que le procureur général Romaine Makouaza épouse Vendakambano a informé le bâtonnier Lubin Ntoutoume de l’impossibilité pour le Palais de justice d’accueillir la dépouille de l’avocat et ancien ministre Me Méré. Une situation pour le moins incompréhensible alors qu’un hommage était prévu au sein de l’institution judiciaire que l’illustre disparu aura fréquenté une grande partie de sa vie pour défendre les justiciables gabonais.
Pour justifier ce refus quelque peu curieux, vu que le barreau promettait une cérémonie dans le respect scrupuleux des mesures barrières édictées par le gouvernement pour lutter contre laCovid-19, la magistrate évoque la tenue de la première session criminelle ordinaire et la « recrudescence des cas Covid » qui pourrait causer des désagréments. « L’accès à la salle des « pas perdus » ne peut malheureusement vous être autorisé », indique Romaine Makouaza épouse Vendakambano.
Un argumentaire tiré par les cheveux, puisque plusieurs avocats et magistrats affirment qu’il est de coutume dans la maison Justice de reporter des audiences même lorsqu’un magistrat ou un greffier se marie, stupéfaits sont-ils au regard de la réponse du procureur général quand ils s’agit « de l’hommage à rendre à cet illustre disparu qui a été membre du gouvernement de la République ».
Décédé en janvier dernier Me Méré était avocat au barreau du Gabon. Une profession pour laquelle il dédiera une grande partie de son existence, en se consacrant surtout à la défense des droits de l’Homme. Sur le plan politique, il est un des grands leaders des années 90 qui a œuvré aux côtés de Me Louis Agondjo Okawe, Joseph Rendjambé et Anaclet Bissielo avec qui il a créé le Parti radical des républicains indépendants (Le PARI).