Au cours de la conférence de presse donnée ce jour, le porte-parole de la présidence de la République a tenu à situer les mesures répressives en vigueur dans leur contexte et à inviter l’opinion à plus de retenue.
Des mesures pour protéger la population
« On ne peut pas comparer la Covid-19 au paludisme. Je vais l’illustrer simplement. A travers la contagiosité. Je ne pense pas que vous attraperez le Palu en serrant la main à quelqu’un ou en étant à ses côtés. Si dans le monde, tous les pays ont pris des mesures drastiques par rapport à ce nouveau virus, c’est qu’il est dangereux. On le constate actuellement avec la seconde vague et un pic de contaminations, une hausse importante du nombre de cas graves qui entrainent une forte augmentation du nombre des hospitalisations et des réanimations, ainsi qu’une hausse très forte du nombre de décès. Même les jeunes aujourd’hui sont moins épargnés.
Ainsi, si des mesures drastiques sont prises, des mesures exceptionnelles mises en place, c’est au nom du principe de précaution et de protection de la population. Nous sommes dans une situation critique que personne, partout dans le monde, n’a anticipé. Il revient à l’Etat de prendre toutes les mesures pour protéger la population, s’assurer que la qualité de la prise en charge entraine le taux élevé de guérison que nous connaissons, que l’on puisse passer rapidement cette mauvaise période et que l’on reprenne dès que possible le cours normal de nos vies.
Faire confiance à la justice
Sur les interpellations dont vous parlez (NDLR : suite au mouvement des casseroles la semaine dernière), je vous invite, au nom du respect du principe de la séparation des pouvoirs, à vous rapprocher du procureur de la République, seul habilité à communiquer en l’espèce. Le seul commentaire que je peux faire, c’est de rappeler que le procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête suite au décès tragiques de deux jeunes compatriotes, mais aussi en ce qui concerne les appels lancés par certains individus à la désobéissance civile qui ont incité la jeunesse à violer les mesures de protection édictées par le gouvernement. Il revient maintenant à la Justice de mener l’enquête, d’en tirer toutes les conclusions et, ensuite, de prendre les mesures adéquates.
Pour ce qui est de Port-Gentil, j’aimerais relever un point : la légèreté avec laquelle certains médias font leur travail, ne basant leurs ‘informations’ que sur les racontars distillés sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que l’on est passé d’une annonce des forces de l’ordre qui seraient passées avec un véhicule, qui aurait jeté une grenade dans une église, ce qui a été relayé par certains médias sans aucune vérification, aucun recoupement, à toute autre chose les jours suivants.
Appel de l’opinion à plus de retenue
Nous sommes dans un moment délicat. J’appelle donc les médias, tout comme les acteurs politiques et autres personnalités publiques, à prendre le temps de recouper leurs sources et pas seulement de se baser sur trois messages sur les réseaux sociaux ou sur ce qui se dit, pour parler en termes familiers, dans le kongossa.
Sur la question sur les armes de guerre, la grenade en question est une grenade assourdissante, donc défensive et non offensive. On ne peut que déplorer que le jeune compatriote qui l’a ramassée ait perdu l’usage de ses mains. Mais là aussi, tout comme pour les événements qui ont conduit au décès de deux jeunes compatriotes, il faut rester prudent. Une enquête a été ouverte qui est en cours. Ce sera à la Justice de faire toute la lumière sur les faits. Et si une faute a été commise, elle devra être sanctionnée conformément aux lois dans notre pays ».