Pour certains, le « mouvement des casseroles», à l’origine destiné à dire non aux mesures restrictives prises par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, est un prétexte pour ce livrer aux pires débordements. A Moanda, la ville minière du Haut-Ogooué, 34 personnes ont été interpellées après la commission de nombreux actes de vandalisme.
Après avoir subi une tentative de récupération politique par les opposants et les activistes (lire notre article), le « mouvement des casseroles » est aujourd’hui mis à profit par des délinquants pour se livrer à leurs méfaits.
Lancé le 17 février dernier sur les réseaux sociaux, le mouvement, au départ bon enfant car consistant à taper à 20h sur des casseroles pour protester contre les mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la riposte contre la Covid-19, a donné lieu à quantité de dérapages à travers le pays.
Dernier exemple en date, à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, de nombreux délinquants en ont profité pour piller des magasins, brûler des objets sur la voie publique, dégrader des véhicules, mais également érigé des barricades, occasionnant de graves troubles à l’ordre public.
Plusieurs éléments des forces de l’ordre, venus rétablir l’ordre, ont par ailleurs été blessés.
34 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour les faits de vol commis en réunion avec effraction, incendie volontaire, trouble à l’ordre public et destruction de biens et violences contre des dépositaires de l’autorité publique.
Au final, 31 ont été poursuivies et 3 procédures ont été classées sans suite. S’agissant des personnes poursuivies, 22 ont été placées sous mandat de dépôt en « raison de la gravité des actes commis » ; 9 personnes, considérées comme « ayant joué un rôle accessoire », ont bénéficié d’une mesure de mise en liberté provisoire.
Conséquence de ces excès, le « mouvement des casseroles », parti tout feu tout flamme, s’est aujourd’hui totalement dégonflé.