Le Premier ministre, chef du gouvernement a annoncé hier l’allègement des mesures restrictives visant à lutter contre cette pandémie. L’intégralité de l’allocution télévisée de Rose Christiane Ossouka Raponda prononcée hier à l’issue du Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
« Chers concitoyens,
La situation est grave.
Le Gabon, notre pays, fait face, depuis plusieurs semaines, à la montée vertigineuse d’une seconde vague de la pandémie de la Covid-19.
Une vague plus haute et plus forte que la précédente. Le nombre de contaminations, d’hospitalisations et de patients admis en réanimation, augmentent, chaque jour, de façon dramatique.
A cela, vient s’ajouter l’apparition, sur notre territoire, du variant anglais, plus contagieux et potentiellement plus dangereux.
Face à cette situation très préoccupante, le Gouvernement a, dans le souci de vous protéger, rehaussé le niveau de la riposte et renforcé les mesures de protection.
Or, à l’évidence, et je le déplore, l’utilité et la pertinence de ces mesures ne sont pas hélas
bien acceptées par une partie de nos concitoyens qui les contestent, parfois vigoureusement.
Hier soir, deux de nos compatriotes sont décédés à l’occasion d’un mouvement de contestation de ces mesures de protection.
La Justice a été aussitôt saisie et une enquête est actuellement en cours. Je puis vous assurer que toute la lumière sera faite sur les circonstances de cette tragédie et la Justice
fera son travail.
En attendant, voici, mes chers concitoyens, la triste et douloureuse réalité. La Covid-19 tue.
Elle a déjà emporté 75 de nos compatriotes dont 11 lors des dernières semaines, endeuillant des centaines de familles auxquelles je réitère, au nom du Gouvernement, nos condoléances émues.
Nombre de ceux qui ont contracté le virus et qui s’en sont sortis, ont gardé des séquelles dont la gravité est manifeste. Ce virus n’est donc pas quelque chose d’anodin, contrairement à ceux que certains tentent de vous faire croire. Il s’agit de quelque chose de grave. D’extrêmement grave.
Pour remédier de manière définitive à cette situation, le Gouvernement œuvre quotidiennement à accélérer le déploiement du plan national de vaccination.
Les discussions sont en bonne voie et des accords ont été trouvés pour un approvisionnement, dans les meilleurs délais, de doses de vaccins, notamment le Spoutnik
V, développé par la Russie dont les résultats sont probants.
Cette campagne de vaccination nous permettra de réduire considérablement les contaminations les plus graves et de reprendre le cours normal de nos vies.
Mais, les attroupements nocturnes où l’on voit des adolescents et de jeunes enfants aux heures du couvre-feu, sans masques, et dont nous avons tous pu être témoins hier soir,
sont des foyers de contamination en puissance.
Ainsi, au-delà de l’aspect sanitaire, il est impérieux pour nous, parents, de protéger nos enfants et nos plus jeunes contre ces sorties intempestives, tard la nuit, d’autant plus que ce type d’agissements ne fera que retarder davantage l’atteinte de nos objectifs sanitaires et l’allègement des mesures de riposte face à la Covid-19.
En attendant les vaccins, notre destin est entre nos mains. Si nous parvenons à infléchir
la courbe de la pandémie, grâce à la stricte application par tous des mesures sanitaires,
et à faire retomber en deçà de 50 le nombre de contaminations par jour, alors les
restrictions seront très rapidement allégées.
Selon les prévisions de notre Comité scientifique, cet objectif devrait être atteint en mars.
Nous y parviendrons si nous portons le masque, respectons la distanciation physique et l’ensemble des meures barrières.
Toutes ces mesures ont été édictées, non pour le plaisir de perturber notre quotidien à tous, mais pour protéger notre santé et notre vie. Protéger ceux que nous aimons, protéger
ceux que nous avons de plus chers.
Au demeurant, lequel d’entre nous souhaite perdre son père, sa mère, son grand-père, sa
grand-mère, mais aussi parfois, son fils, sa fille ou toute sa famille, suite à une contamination à la Covid-19 ?
Notre pays a déjà payé un lourd tribut avec la disparition précipitée de l’ancien Premier Ministre Emmanuel ISSOZE NGONDET, du Juge Constitutionnel Dr Hervé MOUTSINGA
et du Pr Daniel GAHOUMA et tant d’autres compatriotes.
Conscients des difficultés engendrées par cette pandémie, le Gouvernement a pris la
décision de rendre de nouveau gratuits les tests Covid-19 dont le coût était de 5.000 F
CFA.
Par ailleurs, pour faciliter les déplacements des populations, le Gouvernement a augmenté le nombre de bus en circulation et prorogé la mesure de gratuité des transports.
Nous voulons tous que les restrictions soient levées. Et vite. Pour cela, nous savons, individuellement et collectivement, ce qu’il nous reste à faire.