La «révolution des casseroles» entamée le 17 février sur l’ensemble du territoire pour protester contre les mesures gouvernementales visant la riposte contre le Covid-19, n’a pas forcement été bien perçue. Dans certains quartiers, les forces de l’ordre ont dispersé des foules avec des bombes lacrymogènes, tandis que des morts ont été causés par balle, dans d’autres. Au nom des organisations de défense des droits de l’Homme, ce 19 février, le ROLBG a «condamné avec la plus grande fermeté l’usage disproportionné de la force et les exécutions sommaires de protestataires pacifiques», en exigeant la dissolution de la brigade anti-criminalité (Bac).
Indignation, stupéfaction, colère, incompréhension, révolte, abus, bavures et dénonciation caractérisent mieux les émotions de la population sur les événements de la nuit de jeudi 18 à vendredi 19 février 2021. En effet, «lasse de subir» les restrictions gouvernementales imposées dans le cadre de la riposte contre le Covid-19, la population a opté pour une protestation par le biais des bruits de casseroles. Au deuxième jour, ce qui aurait dû être un simple mouvement pacifique a fini par un bain de sang, le 18 février 2021. Ce que dénonce et condamne ce 19 février, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG).
Le président du ROLBG, Georges Mpaga, «condamne avec la plus grande fermeté l’usage disproportionné de la force et les exécutions sommaires de protestataires pacifiques tout en marquant sa profonde indignation face à ces crimes inqualifiables et sa compassion vis-à-vis des victimes innocentes». «Devant la gravité de ces violations des droits de l’Homme qui viennent, de nouveau, endeuiller les familles gabonaises meurtries par les crimes non-élucidés de 2016», il exige du gouvernement «la dissolution de la brigade anti-criminalité et la mise aux arrêts des responsables de cette unité de funeste réputation».
Dans le même ordre d’idées, le ROLBG souligne que «les manifestations et le mécontentement généralisés des populations gabonaises à l’égard des mesures gouvernementales contre le Covid-19 au Gabon, constituent la parfaite illustration de la faillite de la riposte de ce gouvernement dans sa gestion chaotique de la crise sanitaire». De ce fait, «les responsables politiques dédiés à cette mission doivent être démis de leurs fonctions».
Le ROLBG appelle à la levée immédiate de toutes les restrictions actuelles, à l’ouverture d’une concertation nationale entre l’exécutif et la société civile aux fins de convenir, d’un commun accord, sur l’ensemble des directives appropriées à mettre en œuvre pour contenir la nouvelle vague du Covid-19, en fonction du contexte et des spécificités gabonaises ; à la gratuité des tests de dépistage et à l’accélération de la mise à disposition des vaccins contre le Covid-19.
Pour prévenir la répétition des actions criminelles illégales de la police, le ROLBG annonce le déploiement des observateurs et défenseurs des droits de l’Homme sur le terrain.