Affaiblis par la crise sanitaire due au Covid-19, les opérateurs du secteur tourisme redoutent un effondrement de leurs établissements suite aux nouvelles mesures gouvernementales. Ils demandent un assouplissement de celles-ci, notamment l’exigence d’un test PCR de 10 000 francs CFA pour chaque employés, chaque semaine, et l’exigence d’un test négatif aux clients. Au cas contraire, ils fermeront leurs établissements.
Regroupant environ 70 opérateurs économiques de l’hôtellerie, restauration, bars, agences de voyage et de tourisme, compagnies aériennes, établissements de nuit et de l’événementiel, le Club tourisme de Libreville (CTL) s’est exprimé le 17 février à Libreville, sur les nouvelles mesures anti-Covid-19. Meurtris par cette crise aussi bien sanitaire qu’économique, les opérateurs craignent un effondrement de leurs établissements et interpellent les autorités gabonaises sur tests exigés pour les clients et le personnel, d’une validité de 7 jours. «Loin de nous l’idée de remettre en cause les décisions gouvernementales. Il s’agit de nos vies, de notre santé et de celle de nos employés et de nos clients», a déclaré Jean-Claude N’Goma, membre du CTL.
Les opérateurs qui rappellent avoir fourni des efforts nécessaires de solidarité pour l’observation des décisions gouvernementales, estiment que la demande du test aux clients est impossible sinon infaisable. «Pour preuve, depuis le samedi 13 février aucun client n’a pu nous présenter un test et cela s’est soldé par 0 client donc 0 franc en caisse en fin de journée», a fait savoir Jean-Claude N’Goma. Le CTL demande par conséquent l’ouverture des établissements avec les mesures édictées lors du déconfinement du Grand-Libreville, notamment le respect de la distanciation, le port du masque, l’usage du gel hydro alcoolique et la prise de température à l’entrée des établissements. «Si les mesures de tests clients restent en l’état, c’est la mort assurée de nos commerces», a alerté Jean-Claude N’Goma.
Le CTL a conservé 140 000 emplois depuis la crise
Quant aux tests du personnel, le CTL demande un retour à 14 jours et un montant forfaitaire de 5 000 francs CFA pour les employés. «Nous souhaitons également le déplacement de la Brigade mobile pour les prélèvements sur nos lieux de travail comme cela avait été envisagé et promis par le gouvernement ainsi que des délais d’exécution plus rapide pour le retour des résultats», a fait savoir Jean-Claude N’Goma. Le CTL souhaite également une meilleure coordination entre les organes engagés sur le terrain et ayant le pouvoir décisionnel. Depuis le début de la crise, le CTL dit avoir conservé 140 000 emplois.
Si les salaires ont été maintenus entre 50% et 70%, les opérateurs ont également investi dans un dispositif sanitaire nécessaire à la protection des clients et des salariés contre le Covid-19, tel que recommandé par le Copil. «C’est pour cette raison que nous avons été solidaires des mesures gouvernementales, au détriment de la survie de nos propres entreprises». Désormais acculés, le CTL souhaite que le gouvernement prenne des mesures salvatrices.
«Si ces mesures restent en l’état, c’est la fermeture pure et simple de nos établissements», a insisté Jean-Claude N’Goma. Pour le CTL, les réponses au Covid-19 ne doivent pas entraver la solidarité et la confiance. Le point presse a été précédé par la venue inopinée du ministre du Tourisme qui aurait eu vent de la sortie des opérateurs économiques. Si Pascal Houangni Ambouroue a tenté d’apaiser les tensions, les opérateurs économiques lui ont fait part de leur désarroi.