Le groupe minier Eramet, dont une grande partie des résultats est tirée par le manganèse en provenance du Gabon, a annoncé ce mardi viser une forte augmentation de son excédent brut d’exploitation (Ebitda) en 2021, après avoir limité le recul de ce résultat en 2020, grâce à un net rebond de sa performance opérationnelle au second semestre et d’importants gains opérationnels.
La société prévoit un Ebitda de l’ordre de 600 millions d’euros en 2021, ainsi qu’un accroissement de sa production de minerai manganèse à 7 millions de tonnes (Mt), grâce à l’ouverture du nouveau plateau minier au Gabon et une croissance des exports de minerai de nickel à plus de 3,5 millions de tonnes dites « humides » (Mth).
Ces prévisions « s’inscrivent dans la dynamique de ce début d’année, sans rechute économique liée à la pandémie », a précisé l’entreprise dans un communiqué.
Sur l’ensemble de l’année dernière, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) d’Eramet s’est établi à 398 millions d’euros, contre 630 millions d’euros l’année précédente, soit une baisse de 37%, a indiqué Eramet.
« La crise, que ce soit par la baisse des prix des matières premières ou la chute des marchés comme celui de l’aéronautique a eu un impact sur notre Ebitda de 540 millions d’euros, soit 85 % de l’ensemble de l’Ebitda 2019 », a souligné la présidente-directrice générale du groupe, Christel Bories, lors d’une conférence téléphonique.
« Heureusement […] nous avons effectué beaucoup d’améliorations et avons réalisé 250 millions de gains opérationnels », a ajouté la dirigeante, précisant que ce « niveau exceptionnel » avait donc « compensé près de la moitié de l’impact de la crise ».
« Par ailleurs, notre bonne gestion du cash a permis de stabiliser notre endettement par rapport à 2019 malgré la crise », a également déclaré Christel Bories.
Le chiffre d’affaires d’Eramet s’est établi à 3,55 milliards d’euros, en baisse de 3 % sur un an. Le chiffre d’affaires de la division Manganèse a reculé de 4 % à 1,7 milliards d’euros, celui de la division Nickel a augmenté de 16 % à 905 millions d’euros, tandis que les ventes de la branche Alliages haute performance ont diminué de 20 %, à 680 millions d’euros.
Le résultat net part du groupe de l’exercice 2020 a fait apparaître une perte de 675 millions d’euros, contre une perte de 184 millions d’euros en 2019. Ce résultat négatif « reflète principalement la comptabilisation de charges non récurrentes pour 529 millions d’euros qui avaient été pour la plus grande part enregistrée dans les comptes du premier semestre », a commenté Thomas Devedjian, directeur général adjoint du groupe chargé des finances et du numérique, lors d’une conférence téléphonique.
Selon le consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net en perte de 655 millions d’euros, pour un Ebitda de 323 millions d’euros et sur un chiffre d’affaires de 3,48 milliards d’euros.
Le free cash-flow a été négatif de 36 millions d’euros sur l’ensemble de l’année 2020, mais la génération de trésorerie a été forte au second semestre, atteignant 174 millions d’euros, dont 229 millions d’euros d’amélioration du besoin en fond de roulement.
La dette nette du groupe s’est établie à 1,33 milliard d’euros au 31 décembre 2020, stable par rapport à 2019, avec une trésorerie de 1,86 milliard d’euros, contre 920 millions d’euros en 2019.
Comme pour l’exercice 2019, Eramet compte proposer à l’assemblée générale du 28 mai prochain de ne pas verser de dividende au titre de l’exercice 2020.