Libreville, Mardi 3 Juin 2014 (Infos Gabon) – L’appel du Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba à l’égard des agents de l’Etat en grève aux impôts et à l’éducation nationale a été solennellement signifié par le Porte parole de la Présidence de la République, Alain Claude Billié By Nzé lors de sa traditionnelle conférence de presse le vendredi 30 mai 2014 à Libreville.
La grève des impôts et la menace de la Convention nationale des enseignants du secteur éducation (Conasysed) de bloquer les examens de cette année étaient les deux principaux points inscrits à l’ordre du jour de la conférence de presse du Porte parole de la présidence de la république vendredi dernier au Palais présidentiel de Libreville.
« Nous constatons, malgré les discussions ouvertes par la hiérarchie avec les syndicats, la poursuite d’une grève devenue illégale dans les services des impôts. Cette situation n’est pas sans préjudice sur les ressources de l’Etat. Aussi, le président de la république, soucieux de la nécessité de garantir le bon fonctionnement de l’Etat, demande aux agents des impôts de reprendre le travail dès lundi 2 juin », a déclaré Alain Claude Billié By Nze.
Et d’ajouter : « Le président de la république demande au gouvernement de faire appliquer toutes les dispositions législatives et règlementaires en matière de droit de grève au Gabon. Cela implique que chaque jour non travaillé ne sera pas payé. Par conséquent, il ne saurait avoir de prime pour des agents qui ne travaillent pas ».
Rappelons que c’est en application des instructions du Président de la République que le Conseil des ministres, en sa séance du vendredi 18 avril 2014, a adopté le projet de loi instituant la Prime d’Incitation à la Performance (PIP).
Ce projet de loi réorganise la redistribution des primes de rendement dans un esprit d’équité, de justice sociale et de transparence.
Poser le principe du fondement juridique de la Prime d’Incitation à la Performance ; Supprimer la pratique des primes de rendements dans sa forme actuelle ; Préciser les agents publics éligibles à cette prime, ainsi que prévoir les mécanismes de mise en œuvre de la loi susvisée, sont, entre autres, les quatre objectifs visés par ledit projet de texte.
Cette prime, dans sa nouvelle forme, sera redistribuée à plus de 30.000 agents de l’Etat, contre 9.000 auparavant.
A propos de l’appel lancé par la Conasysed demandant à ses membres de boycotter la tenue des examens cette année, M. Billié By Nze a signifié que cette organisation syndicale ne trouve pas suffisant les efforts déployés dans le règlement de ses problèmes soulevés par les enseignants. Selon lui, le Chef de l’Etat a instruit le gouvernement d’accélérer le processus de finalisation de la résolution des problèmes posés par les syndicats d’enseignants.
« Le président de la république rappelle que 95% des situations contenues dans le cahier de charges des syndicats de l’éduction ont déjà été totalement ou partiellement régularisées. Et par conséquent, il ne saurait être question de laisser planer une quelconque menace sur l’année scolaire des élèves lorsqu’il ne reste que moins de 5% des problèmes à régler. Des cadres de concertation existent et le gouvernement a été instruit de mener à bien les discussions sur les derniers éléments querellés. Le président de la république rappelle que depuis 2009, il ne cesse de déployer des efforts pour améliorer notre système d’enseignement et pour valoriser la fonction enseignante. Ces efforts doivent être compris par chacun comme étant l’effort de solidarité nationale et qu’à ce titre, nos enfants ne sauraient être pris en otage et utilisés comme monnaie d’échange des revendications corporatistes », a expliqué Alain Claude Billié By Nze.
Signalons qu’après cette annonce de la présidence de la république, les agents des impôts ont repris le travail lundi, comme l’a constaté d’ailleurs Christophe Akagha Mba, ministre gabonais de l’économie.
La Conasysed quant à elle, a opté pour le bras de fer avec les autorités, comme on peut le constater dans un communiqué rendu public par ses membres en réponse à la sortie d’Alain Claude Billie By Nze.
« Pour la Conasysed, les propos tenus le 30 mai 2014 par le porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Billie By Nzé, sont un non-événement. La grève légitime et légale qui paralyse le système éducatif gabonais est la résultante du non-respect par l’État de ses propres engagements », rapporte le communiqué.