A deux jours de la date du 6 juin, prévue pour la tenue du premier congrès de l’Union du peuple gabonais (UPG), partie de l’opposition en proie à de vives tensions internes depuis la mort de son leader historique, les esprits s’échauffent. L’heure est au bras de fer entre «Loyalistes» et l’équipe dirigeante.
Ces deux dernières semaines, le climat au sein de l’Union du peuple gabonais (UPG) est allé se détériorant un peu plus chaque jour. Il n’est plus une seconde sans que les différents protagonistes se taillent mutuellement de nouveaux costumes à coups d’injures, de critiques véhémentes et de déclarations de presse à tout va. Depuis l’annonce de la tenue du premier congrès de ce parti politique de l’opposition, l’on s’est empressé de sortir les couteaux pour une ultime guéguerre entre frères et fils du défunt Pierre Mamboundou.
Après l’épisode du choix de la date du vendredi 6 juin 2014 comme date de lancement du congrès tant attendu, est venue celle du refus opposé par l’équipe dirigeante d’organiser l’événement à l’échéance du 6 au 9 juin 2014. Et depuis le week-end dernier, les pourfendeurs de Pélagie Itsana, présidente du comité d’organisation, sont passés à la vitesse supérieure.
En effet, alors qu’elle se rendait au siège du parti, sis à Awendjé dans le 5è arrondissement de Libreville, la présidente du comité d’organisation a trouvé porte close. Motif : «prévenir d’éventuels actes de vandalisme en préparation contre les intérêts du parti», auraient justifié les collaborateurs de Mathieu Mboumba Nziengui, pas très chauds pour la tenue du congrès que d’aucuns semblent appréhender avec crainte et incertitude. Sentant se profiler une occasion de se venger, Pélagie Itsana, devant la porte cadenassée, a aussitôt dépêché un huissier de justice. Preuve que chacun éprouve désormais le désir de porter un coup fatal à ses adversaires. Belle ambiance !
Qu’à cela ne tienne, après la sortie, le 28 mai dernier, du comité d’organisation, lundi 2 juin, le premier responsable de l’UPG a tenu à réaffirmer sa position au sujet de la tenue du congrès : il aura bien lieu, mais pas aux dates initialement annoncées. Certain de son bon droit, Mathieu Mboumba Nziengui a affirmé à la faveur d’un point de presse qu’il n’entendait pas répondre aux «ambitions démesurées des prétendus loyalistes, sans la participation des différentes fédérations légalement enregistrées au sein de l’UPG».
Aussi, a-t-il tenu à indiquer, au cas où ses détracteurs s’entêtent, que «ce prétendu congrès sera le leur et non celui de l’Union du peuple gabonais», d’autant plus que ladite rencontre ne pourra être valide que si, lui, secrétaire exécutif du parti consent à l’ouvrir officiellement. Or, sa présence au congrès est très peu probable, voire inenvisageable. Encore une fois, c’est une bien belle leçon d’«union» que l’UPG est en train d’administrer aux populations gabonaises, à un peu plus de 2 ans de la présidentielle de 2016. Ça promet !