Alors que l’enveloppe des mesures de résilience économique, sociale et macroéconomique annoncées dans le cadre du plan de « résilience pour la relance de notre économie et la préservation de notre modèle social », laissait entendre que 225 milliards de FCFA allaient être décaissés pour « l’aide à la trésorerie des entreprises en difficulté », il n’en a finalement rien été. Pis, selon le Rapport intermédiaire Covid-19 élaboré par la DGBFip, ce sont à peine 35,6 millions de FCFA qui ont été accordés à fin juin 2020.
Avec pour objectif « d’aider » les PME et TPE légalement constituées et à titre exceptionnel les grandes sociétés sur accord du Ministre de l’Economie impactées par la crise de la Covid-19 et qui s’engagent à maintenir les emplois, le « financement d’urgence des entreprises et moratoires sur les crédits », laissait planer un vent de soulagement auprès de ces nombreuses entreprises en difficulté.
Lancé dans le cadre du plan de « résilience pour la relance de notre économie et la préservation de notre modèle social », et financé non pas sur le budget mais plutôt par des banques, ce « financement d’urgence » devait répondre à l’urgence socio-économique liée à la crise Covid-19. Néanmoins, force est de constater, à l’analyse du rapport élaboré par la DGBFip, que ce guichet n’aura pas rempli sa mission.
En effet, sur les 44 dossiers de demande de crédit reçus par les banques et représentant un montant de 4,5 milliards de FCFA, seulement 10 dossiers équivalent à 658 millions de FCFA ont été sélectionnés dont seulement 2 ont été validés par le Comité technique pour un montant de 35,6 millions de FCFA à fin juin. Représentant à peine 0,02% du montant promis par l’exécutif, cette somme n’a donc pas permis de sauver emplois et activités.
Soulignant des « prétextes » allant de la non-conformité aux impôts à la non-conformité aux cotisations sociales dans un pays où corruption et secteur informel sont légion, l’exécutif à travers son Comité Technique, n’a donc pas souhaité prendre le risque de « soutenir » une économie qui en avait pourtant grand besoin, préférant « investir » dans des biens et services chiffrés à plus de 174,8 milliards de FCFA à fin septembre 2020 selon la note de conjoncture sectorielle de la DGEPF.