Au total 73 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine où leurs services sont le plus nécessaires disposent d’un nombre de sage-femmes extrêmement insuffisant, a-t-on appris mardi d’un rapport publié par des organisations internationales.
Ce rapport publié par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), de concert avec la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et leurs partenaires, recommande de nouvelles stratégies pour faire face à ces insuffisances et sauver des millions de vies de femmes et de nouveau-nés.
D’après ce rapport, les 73 pays supportent 96% du fardeau mondial des décès maternels, 91% des cas de mortinatalité et 93% des décès néonatals, mais ne disposent que de 42% des sages-femmes, infirmières et médecins du monde entier.
Le rapport exhorte les pays à investir dans l’éducation et la formation des sages-femmes afin de contribuer à fermer les écarts frappants qui existent actuellement. Des investissements dans l’éducation et la formation des sages-femmes conformément aux normes internationales convenues peuvent générer -- comme le montre une étude menée au Bangladesh -- un rendement de 1,600% sur l’investissement.
"Les sages-femmes font d’énormes contributions à la santé des mères et des nouveau-nés ainsi qu’au bien-être de communautés entières. L’accès à des soins de santé de haute qualité est un droit humain fondamental. Un investissement accru dans la pratique de sage-femme constitue le moyen capital de faire de ce droit une réalité pour les femmes partout dans le monde", a déclaré le Dr. Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du FNUAP.
Malgré un recul constant de la mortalité maternelle dans les 73 pays couverts par le rapport -- elle a baissé de 3% par an depuis 1990 -- et de la mortalité néonatale -- elle a baissé de 1,9% par an depuis 1990 --, ces pays ont besoin de faire davantage aujourd’hui pour remédier à la grave pénurie de soins de sages-femmes.
Seulement 22% des pays pourraient avoir assez de sages-femmes pour procéder aux interventions salvatrices qui répondraient aux besoins des femmes et des nouveau-nés, de sorte que plus des trois quarts (78%) des pays connaissent encore de graves pénuries en matière de soins appropriés.