Le ministre d’Etat, ministre l’Intérieur Lambert Noël Matha a rappelé lundi la fermeture depuis avril 2020 des frontières terrestres, refermées par le ministre de la défense nationale, Michaël Moussa Adamo, le 30 janvier, dans un communiqué.
« Pour être conforme à la communication du 30 janvier 2O2I du ministère de la défense nationale relative à la fermeture des frontières terrestres en vigueur depuis avril 2020, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur rappelle que cette mesure reste assortie des mêmes dérogations », indique le communiqué ironique, signé de Lambert-Noël Matha et qui rappelle « la circulation, sous conditions, des citoyens gabonais dans les pays de la sous-région d’Afrique Centrale et celle des ressortissants des pays de la sous-région souhaitant regagner leur pays respectif » en plus de « l’approvisionnement continu des marchés en denrées alimentaires et autres produits de première nécessité ».
Samedi, le communiqué du ministre de la défense avait entrainé un tollé sur les réseaux sociaux. Les internautes avaient relevé que les frontières terrestres étaient déjà fermées et que ce n’était pas le rêle de Michaël Moussa Adamo de le faire, fustigeant l’exès de zèle du membre du gouvernement très proche du président Ali Bongo Ondimba.
« Le communiqué de Matha est un recadrage. Le seul fait de rappeler que c’était fermé depuis avril 2020 est un vrai camouflet et une première dans les annales politiques de notre pays », a indiqué un cadre du parti au pouvoir, ajountant que «ce n’est pas de son ressort ( de fermer les frontrères Ndlr)».
Dans son communiqué le ministre de la défense avait invoqué «le fort taux de propagation du Covid-19 et le faible dispositif en matière de riposte dans les pays voisins », à savoir le Congo, la Guinée Equatoriale et le Cameroun. Une situation qui a semé la confusion aux frontrières, notamment celle du Cameroun, principale source d’entrée de denrées agricoles au Gabon et où les camions des transporteurs avaient commencé à être stoppés.
Mais pour les internautes, cette décision intervenait suite à la diffusion de vidéos montrant l’arrivée au Gabon par la route de Léconi du fils cadet du président Omar Bongo, Omar Denis Junior. A Libreville, les supputations vont bon train au sujet des allées et venues pour le moins impromptues du fils d’Edith Lucie Bongo qui agace ses détracteurs.
Pour eux, la décision du ministre de la défense a été motivé par cette nouvelle intrusion du frère cadet du président Ali Bongo qui vit chez son grand-père, Denis Sassou Nguesso, président du Congo voisin.
En mars 2020, Omar Denis Junior Bongo avait déjà créé la polémique avec un aller-retour entre Oyo son village maternel du Congo et Bongoville, alors que les frontières terrestres venaient d’être fermées. Sans masque, il avait multiplié les bains de foules suscitant les critiques et divers commentaires.
Beaucoup à Libreville lui prêtent des ambitions présidentielles et le positionnent comme un rival à Nourredine Bongo Valentin, le fils du président Ali Bongo Ondimba. Pour eux ces allers-retours sont des opérations de communications qui trahissent un agenda politique caché.