Dakar (Sénégal) - Le président de la Banque africaine de développement (Bad) a soutenu que l’Afrique reste un terrain propice à l’investissement, si le continent arrive à dynamiser son secteur de la santé, a déclaré Akinwumi A. Adesina, lors de la Conférence sur l’investissement en Afrique.
Le président de la Bad s’est exprimé lors cet évènement virtuel d’une journée organisé par le ministère du Commerce international du Royaume-Uni, qui a rassemblé des dirigeants britanniques et africains du monde des affaires et de gouvernements pour discuter des possibilités d’investissement et de partenariat.
« L’Afrique possède encore les fondamentaux qui ont contribué à la croissance phénoménale du continent au cours des dix dernières années », a déclaré Akinwumi A. Adesina. Le continent offrait de vastes possibilités en termes de ressources naturelles, d’immenses étendues de terre arable et une population jeune, moteur d’une urbanisation rapide. Le potentiel de la toute nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a été également souligné.
« Les fondamentaux de ces taux de croissance phénoménaux en Afrique existent toujours […]. L’Afrique se distingue pour ce qui est de la facilité de faire des affaires […]. L’explosion du numérique constaté aujourd’hui en Afrique est très prometteuse », a ajouté le président Adesina, citant notamment la vague de fusions-acquisitions réalisées parmi les entreprises africaines.
En effet, l’économie de l’Afrique a reculé de 2,1 % en 2020 et devrait croître de 3,4 % en 2021 alors que l’économie mondiale se remet de l’impact de la pandémie de Covid-19 a ajouté Adesina.
Quatre secteurs étaient au menu des discussions des échanges : l’infrastructure durable, les énergies renouvelables, les services financiers et professionnels ainsi que l’agriculture et l’agro technologie.
La commissaire britannique pour le commerce en Afrique, Emma Wade-Smith, a rejoint le président de la Bad pour une discussion informelle sur le thème «reconstruire en mieux, en utilisant les forces et les valeurs du secteur privé du Royaume-Uni et les opportunités interentreprises, en collaborant avec le gouvernement du Royaume-Uni et d’autres partenaires à l’avenir».
Interrogé par Emma Wade-Smith sur l’impact des vaccins sur les perspectives économiques de l’Afrique, Akinwumi A. Adesina a estimé qu’il s’agissait d’un problème à long terme.
L’Afrique ne compte que 365 sociétés pharmaceutiques, contre 7 000 en Chine et 11 000 en Inde, deux pays avec des populations de taille comparable à celle du continent. Les investisseurs britanniques ont été fortement encouragés à se tourner vers l’frique. « C’est là que se trouve la nouvelle frontière ! », a affirmé le président Adesina.
Mme Wade-Smith a indiqué qu’elle se réjouissait d’apprendre que dix des économies à la croissance la plus rapide se trouvaient encore en Afrique, ajoutant que l’on ne communiquait pas suffisamment sur l’ampleur de l’innovation dans la région. Elle a affirmé qu’il était tout à fait possible de conjuguer l’innovation africaine et britannique. « J’ai été étonnée de constater à quel point les opportunités sont nombreuses », a-t-elle ajouté.