Pour le secrétaire national du Parti démocratique gabonais (PDG) chargé des Arguments et de la Riposte, les partis de l’opposition, y compris ceux comptant parmi les alliés d’Ali Bongo comme Démocratie nouvelle (DN) de René Ndemezo’o Obiang n’ont pas de leçon de démocratie à donner à sa formation politique qui vient d’organiser les toutes premières élections primaires de son histoire en vue des prochaines sénatoriales. N’étant pas parvenue à se choisir un nouveau président en décembre dernier, l’Union nationale en prend également pour son grade.
S’il a donné l’impression de vouloir s’attaquer à «une certaine presse militante» qu’il accuse de faire du «sarcasme» au sujet des toutes premières élections primaires de l’histoire du PDG, organisées samedi 16 janvier dernier, Michel-Philippe Nze, journaliste et expert en communication stratégique, semble avoir reconsidéré sa cible au moment de dérouler son argumentaire dans un post sur sa page Facebook, mardi 19 janvier. Le secrétaire national chargé des Arguments et de la Riposte au PDG s’en est finalement pris à l’opposition, y compris à ceux comptant pourtant parmi les alliés du «distingué camarade président» Ali Bongo.
En effet, Michel-Philippe Nze n’a pas du tout apprécié les critiques et les doutes portés à l’encontre de son parti dont l’ambition, née du congrès de décembre 2017, est d’«évoluer dans [un] nouvel environnement de modernité et de liberté plus accrues qu’impose ce 21e siècle». En clair : à travers les récentes primaires qui se sont déroulées dans une «très bonne ambiance de camaraderie», le PDG a montré à l’opinion et surtout à la classe politique nationale son ancrage dans la démocratie. Ainsi, les leçons de «démocratie participatives», le parti d’Ali Bongo n’entend les recevoir d’aucune autre formation politique, et encore moins de celles se réclamant de l’opposition comme Démocratie nouvelle (DN) de René Ndemezo’o Obiang ou Les Démocrates de Guy Nzouba Ndama.
«À ceux-là qui parlent de démocratie de façade, de nous démontrer par la preuve, combien de formations politiques au Gabon et même en Afrique ont-elles choisi d’introduire une certaine dose de démocratie participative dans leurs mécanismes de désignation de candidats à des fonctions éligibles locales ou nationales? S’agissant du Gabon, nous savons qu’il n’y en a aucun, en dépit des incantations des uns et des autres quant à leur dévotion clamée et réclamée à cor et à cri sur tous les toits, à la démocratie. Certains ont même choisi d’en faire carrément leur appellation comme pour conjure leur incapacité à être de vrais démocrates, sans que cela ne les incite à tenir des concertations ouvertes pour décider qui sera candidat à telle ou telle autre élection. À tous les coups, c’est le fondateur, le grand gourou, qui décide en tout et pour tous», s’est-il moqué.
Une pique adressée à l’Union nationale
Tout en défendant sa chapelle, Michel-Philippe Nze n’a pas manqué d’adresser une petite pique à l’Union nationale (UN) sans la cité. Pour le cadre du PDG, le parti de Zacharie Myboto est «le pire exemple qui puisse illustrer [son] propos sur la présumée dévotion [des] partis de l’opposition au concept de démocratie». Il rappelle en effet que cette formation politique qui célébrait les 10 années de son existence en décembre 2020 a été dans «l’incapacité notoire et pathétique de s’accorder sur le nom de son nouveau président suite au retrait de son président en fonction».
«Au lieu d’en rire au PDG, nous ressentons plutôt une certaine amertume de voir ces partis politiques dont les dirigeants sont tous issus de l’ancien PDG, incapables de faire les mutations auxquelles « l’ancêtre » PDG a procédé avec un succès certain à savoir, démocratiser et moderniser son fonctionnement ainsi que sa gestion des hommes», a-t-il posté.