Le personnel de la Haute autorité de la communication (Hac) est entré en grève, le 18 janvier, pour réclamer le paiement intégral de 12 mois d’arriérés de salaire et de prime.
A la suite de son assemblée générale, le 18 janvier 2020, le Syndicat des agents de la Haute autorité de la Communication (Hac) a décidé de la reprise de sa grève, suspendue suite aux ennuis de santé du président de cette institution, Raphaël Ntoutoume Nkoghé. Rappelant que la maladie de ce dernier ne signifie pas l’arrêt du fonctionnement de la Hac, les agents ont remis leurs revendications au goût du jour.
Trois points ont constitué l’ordre du jour de cette rencontre : la délocalisation du Secrétariat général de la Hac vers les Charbonnages, la dette de 12 mois d’arriérés de salaire et de prime, et les sénatoriales
Sur le premier point, les agents assurent qu’ils s’étaient «opposé à cette décision dès le premier jour parce qu’on voulait comprendre le mécanisme qui amenait les agents à se délocaliser pour ne laisser en ville que les Conseillers-membres», a déclaré le président du Syndicat, Armand Mabika. Ce dernier précise que le président de la Hac leur avait promis que les travaux de rénovation du siège n’allaient durer que 6 mois. «Mais de 6 mois à aujourd’hui, nous voici à 3 ans. Et quand vous passez au 9 Étages, vous avez l’impression qu’on se retrouve dans une forêt, que cette administration n’existe plus ou qu’elle ne fonctionne plus», a-t-il déploré. Le personnel souhaite la reprise du chantier, le retour du Secrétariat général au siège, le règlement des problèmes de sécurité, de transport des agents et le rétablissement de l’électricité dans les locaux.
Pour le deuxième point, les agents invitent la Hac à payer la dette de 12 mois d’arriérés de salaire et de prime au plus tard le 30 janvier 2021. «Le mouvement d’humeur se faisait déjà sentir depuis Raphaël, parce qu’à l’époque il totalisait sept mois de dettes impayées. Nous sommes allés en vacances, il n’y avait pas d’argent, et nous nous sommes dit que c’était dangereux. On a dû attirer l’attention de la Cour constitutionnelle et de la Primature pour leur dire qu’il y a un soucis de gestion à la Hac», a expliqué le président du Syndicat.
Armand Mabika regrette et dénonce le silence des autorités gabonaises face à cette situation. Car, les choses n’ont fait qu’empirer «au point que la rentrée scolaire est arrivée, il n’y a toujours rien eu, les fêtes de fin d’année sont arrivées et voilà aujourd’hui, on est à 12 mois» de dettes impayées. Il fustige également le fait que tous les pouvoirs de la Hac soient concentrés entre les mains du seul président. En effet, les textes n’ont pas prévu des mécanismes pour gérer la «maison» en l’absence du président de la Hac.
Les sénatoriales 2021 ont constitué le dernier point de l’assemblée générale. Le personnel de la Hac veut savoir si cette institution prendra part à l’organisation de ce scrutin, sachant que l’outil de travail est hors-service. «Comment voulez-vous organiser les sénatoriales avec le même personnel à qui vous devez autant d’argent, et pendant ce temps vous dites que l’Etat a des priorités ?», a interrogé le représentant des agents de la Hac. Ceux-ci se retrouveront le jeudi prochain pour une autre assemblée générale. Celle-ci statuera sur leur participation ou non à cette échéance électorale.