Le Gabon pense déjà à l’« après-pétrole » et veut accélérer la transition au cours des trois prochaines années en réduisant sa dépendance à l’or noir. Il s’agit concrètement de faire passer le poids du secteur pétrolier dans son produit intérieur brut (PIB) de 33% aujourd’hui à moins de 20% en 2025, a indiqué le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, en présentant le 18 janvier 2020, le plan d’accélération de la transformation (2021-2023).
Pour atteindre cet objectif, le pays compte accélérer la diversification de son économie. « Nous allons mener des réformes radicales pour faire du secteur forêt-bois et de l’agriculture les nouveaux piliers de notre économie », a expliqué le chef du gouvernement. Le Gabon ne manque pas d’atout de ce point de vue. Selon les statistiques officielles, le pays est constitué à 85% de forêts, pour l’instant sous-exploitées. Pour faciliter cette dynamique, « nous allons mener un effort de rattrapage dans notre politique d’investissement pour mettre à niveau nos routes, nos infrastructures logistiques et de production d’énergie et d’eau », a ajouté Rose Christiane Ossouka Raponda.
Néanmoins, le Gabon envisage de continuer d’investir pour diversification de sa filière hydrocarbures. Car, « si la part du pétrole dans notre économie doit être réduite, nous devons l’atteindre par l’augmentation significative des contributions des autres secteurs, tout en maintenant au maximum la contribution actuelle du secteur pétrolier, malgré nos champs vieillissants », explique le Premier ministre. Le pays redoute en effet de voir sa production de 218 000 à 100 000 barils/jours, selon certaines prévisions, néanmoins jugées pessimistes. Aussi, le Gabon gagnerait-il, selon le chef du gouvernement, à faire émerger de nouveaux relais de croissance comme la production et la transformation du gaz.
D’après les autorités, l’atteinte de ces objectifs pourrait permettre de relancer l’économie gabonaise actuellement en crise et créer des emplois. Le président Ali Bongo souhaite créer 50 000 emplois nouveaux en 5 ans seulement dans la filière bois.