Ce lundi, le président Ali Bongo a ouvert à Libreville un séminaire important. Piloté par le premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, il vise à transformer radicalement l’économie du pays. Libreville entend tirer toutes les leçons de la crise du Covid-19.
« Il faut accélérer la transformation de notre économie pour la rendre plus résiliente aux chocs extérieurs et génératrice d’une croissance plus endogène (moins dépendante de la fluctuation des cours internationaux des matières premières), plus inclusive (davantage créatrice d’emplois afin de mieux partager les richesses) et plus durable (respectueuse de l’environnement et mieux apte à saisir les opportunités offertes par la révolution verte en cours) ». C’est en ces termes que, d’emblée, le président Ali Bongo Ondimba a planté le décor de séminaire gouvernemental.
Un séminaire dont l’objet est de définir, de manière très concrète, les modalités d’accélération de la transition de l’économie vers l’ « après-pétrole », a déclaré le premier ministre, qui en est le pilote, dans son allocution inaugurale. Celle-ci en a également égrainé quelques uns des objectifs : faire passer le poids du secteur pétrolier dans le PIB, à production constante, en deçà de 20 % contre 33 % actuellement ; hisser la part de la consommation alimentaire du pays produite localement au-delà des 50 % ; faire tomber en deçà de 25 %, contre 35 % actuellement, la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté.
« De la pratique, non de la théorie »
Lors de ce séminaire, chaque ministre devra présenter les modalités précises de mise en œuvre de leur feuille de route en termes d’actions, de délais, de parties prenantes à mobiliser et de résultats à atteindre. « Il s’agit de faire de la pratique, et non de la théorie », commente un ministre expérimenté. « L’important, ce seront les actions, les résultats », martèle-t-il.
Le premier ministre a également annoncé qu’un cadre de suivi et de reporting régulier, au Président de la République, aux Parlementaires et aux citoyens, sera mis en place. Un exercice d’information et de transparence rarissime en Afrique.
« Un avant et un après »
Preuve de l’importance attachée à ce séminaire, les proches du président Ali Bongo Ondimba ont multiplié les messages aujourd’hui sur les réseaux sociaux. « Ce séminaire ne doit pas être un énième exercice de réflexion mais un préalable à l’action », a rappelé le porte-parole du président, Jessye Ella Ekogha, citant Ali Bongo Ondimba.
« Avec ce séminaire, il (devra y avoir) un avant et un après pour le Gabon », a, pour sa part, prévenu sur son compte l’influent coordinateur général des affaires présidentielles, ajoutant que « comme l’a promis le Président de la République, c’est par le haut que (le Gabon) devra sortir de la crise de la Covid-19″.