Hervé Ossamané Onouviet, président de l’Union démocratique et sociale (UDS), présenté comme parti du centre, est sorti de sa «réserve de la République», le samedi 31 mai 2014. Ce, pour indiquer soutenir la vision du président de la République, Ali Bongo Ondimba, incarnée par le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE).
Entré en hibernation politique depuis 2009, à la suite de la mort du président Omar Bongo Ondimba qu’il dit avoir longuement soutenu et admiré, Hervé Ossamané Onouviet en est ressorti samedi dernier pour présenter sa vision des choses, mais surtout pprécier les mouvements politiques en cours dans le pays. Ce notamment, a-t-il expliqué, après l’appel des ses militants et sympathisants qui souhaitaient qu’il s’exprime sur les situations politique, économique et sociale de l’heure au Gabon. «Il y a un temps pour tout dans la vie. Un temps pour travailler, un autre pour manger, puis pour réfléchir et, enfin pour agir», avait-il déclaré.
Hervé Ossamané qui estime être de «ceux qui ont fait la démocratie au Gabon», préfère la négociation à toute autre forme d’acte. Allusion, certainement, à la tension perceptible entre le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et certains membres de cette formation passés dans l’opposition.
Vraisemblablement, Hervé Ossamané qui s’est rappelé au bon souvenir des Gabonais à travers une conférence de presse, revient dans l’arène politique nationale, selon l’expression d’un journaliste gabonais, «pour se positionner en attendant 2016». Il a déclaré à l’entame de son propos, que son parti a été crée en 1993 et se place au Centre par l’idéologie et entend lutter contre la pauvreté tout en participant à la recherche de la liberté. Il estime avoir joué une bonne partition de la politique nationale en participant à plusieurs débats politiques relatifs à la vie du pays.
Sa sortie de ce qu’il présente comme une réserve de la République lui fait dire, quant à ce qui se passe sur l’échiquier politique gabonais, que le président Ali Bongo Ondimba, aux affaires depuis 2009, a une bonne vision, déclinée dans le PSGE. Cependant, précise Hervé Ossamané Onouviet, le président de la République n’a pas «les hommes capables de mettre en œuvre cette politique». «J’ai eu l’occasion de m’adresser au chef de l’Etat, lui disant que le soutenais sa vision. Car, elle était bonne. Mais pour toute vision, il fallait une mise en œuvre et pour ce faire, il devrait avoir des hommes et des femmes nantis de deux caractéristiques qui sont le patriotisme et la compétence», estime-t-il.
Le président de l’UDS relève d’ailleurs être en phase avec le geste du chef de l’Etat consistant à convoquer la classe politique, récemment, pour présenter les résultats du rapport Mc Kinsey sur l’état de la pauvreté au Gabon. Et Ossamané de déclarer : «la proposition du Pacte social m’a fait comprendre que c’était l’occasion de participer à la résolution des problèmes de nos concitoyens».
Se prononçant sur le débat politique au Gabon, M. Ossamané Onouviet fait remarquer que «le débat descend au delà des pâquerettes». «Il y a une confusion. Durant le temps de mon observation, j’ai constaté que le peuple gabonais est déboussolé du fait que la plupart des acteurs politiques n’ont aucune vision, aucun projet», a-t-il déclaré avant de rendre hommage à Pierre Mamboundou dont il estime que la disparition «a fait perdre le débat véritable». Ce d’autant que du haut de sa stature d’opposant, il critiquait en apportant des solutions aux problèmes posés.
Au plan économique, M. Ossamané rappelle que le développement est impossible sans la création de richesse. «Un pays ne peut pas se développer s’il ne produit pas. S’il y a investissement, il y a croissance, et y aura création d’emplois», a-t-il précisé avant de souhaiter que l’Etat donne la possibilité aux PME d’accéder aux marchés. Abordant le chômage, il a indiqué que la plupart des chômeurs n’ont pas de qualifications. C’est en cela qu’il prône la formation appropriée.
Pour suspendre, le président de l’UDS s’est voulu clair. «Personne ne crée un parti pour rester dans l’opposition. On le crée pour avoir le pouvoir pour le partager», a-t-il dit tout en rappelant que c’est «la situation du moment me commande de prendre la parole parce qu’il y a du flou total». Ossamané s’est déclaré prêt à soutenir un candidat de l’opposition à condition qu’il ait une offre politique valable.