« Nous devons nous remettre très rapidement au travail », a déclaré le 8 janvier la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) chargées de collecter les recettes budgétaires. Responsable d’un manque à gagner de quelque 500 milliards de francs CFA alors que les effets de la crise du Covid-19 se font ressentir, la confédération étaient sous le feu de critiques grandissantes.
Après six mois de grève et un manque à gagner de 500 milliards de francs CFA, la Fédération des collecteurs des régies financières (Fecorefi) a appelé les agents des administrations chargées de collecter les recettes budgétaires à se remettre « rapidement » au travail.
« Nous devons nous remettre très rapidement au travail pour garantir et maintenir notre modèle social, en assurant de manière permanente les ressources nécessaires à la mise en œuvre des politiques gouvernementales de développement », a déclaré le porte-parole de Fecorefi, Sylvain Ombidha Talheywa III.
Si la Fecorefi a décidé de mettre un terme à ce mouvement social c’est parce que leurs revendications les plus légitimes ont été satisfaites par le gouvernement. Il s’agit notamment de la régularisation des situations administratives, la publication des résultats d’audits réalisés en 2018 dans les régies financières et la tenue d’assises tripartites présidence de la République-gouvernement-partenaires sociaux.
En effet, lors du conseil des ministres du 20 novembre dernier, deux décrets portant sur les agents des régies financières ont été adoptés. Un plan de régularisation des situations administratives des agents de l’Etat est, lui, en cours d’exécution. Quant à la reprise du dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux, il est effectif depuis décembre dernier. Il permettra de revoir les fichiers des effectifs et primes « afin de s’assurer de la conformité entre les primes payés et les effectifs réels, administration par administration », selon les partenaires sociaux.
Mais si la Fecorefi a décidé de mettre un terme au mouvement de grève, c’est aussi parce qu’elle était sous le feu des critiques. « Décider d’un mouvement social en pleine crise du Covid-19 est assez irresponsable. Les fonctionnaires ont la garantie de l’emploi. En contrepartie, ils doivent avoir le sens de l’intérêt général. Or, en l’espèce, on ne peut pas dire que ça a été le cas », commente un professeur en droit social de l’UOB, spécialiste des mouvements syndicaux qui rappelle l’important manque à gagner pour l’Etat durant six mois.