Quel regard la presse africaine porte-t-elle sur les événements devant le Capitole à Washington ? « Quand l’Amérique fait pire que l’Afrique ! », titre en Une le site d’information guinéen Ledjely.com. Entretien avec Boubacar Sanso Barry, son directeur de publication et éditorialiste.
RFI : Vous avez été, comme beaucoup de monde, stupéfait par les images que vous avez pu voir hier à la télévision ?
Boubacar Sanso Barry : Oui, j’ai été sidéré par ce que j’ai vu hier à la télévision nationale. C’était de l’incompréhension pour moi, même si c’était relatif vu tous les événements auxquels on a assisté depuis la présidentielle américaine du 3 novembre. Mais, encore une fois, c’était incompréhensible, surtout aux États-Unis, la première démocratie du monde.
C’est l’exemplarité des États-Unis qui se retrouve du coup remise très gravement en question ?
Oui, au-delà de l’Amérique, c’est peut-être toute la démocratie occidentale, qui sert généralement de référence, qui se trouve remise en cause. Et pour nous, du point de vue des Africains, on a envie peut-être que les gens se servent de tout cela pour épouser une certaine dose d’humilité parce que, généralement, quand ces évènements-là se produisent en Afrique, on arrive avec beaucoup de jugements, avec beaucoup de préjugés et avec des généralisations pour dire que cela ne fonctionne pas, et qu'en Afrique, les gens ne savent y faire, que ce sont des arriérés. Or, là c’est ce à quoi nous avons assisté, c’est aux États-Unis, c’est la première démocratie du monde. Ce sont des gens qui sont à priori intelligents, des partisans de Donald Trump, qui ont cédé à cette manipulation.... suite de l'article sur RFI