A l’image de nombreux pays africains, la population Gabonaise paie des tarifs d’électricité pour le moins prohibitifs malgré des coupures de courant fréquentes et une desserte en électricité toujours aussi faible. Tentant d’expliquer ce phénomène qui pèse sur le portefeuille des ménages, l’actuel ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques, Alain Claude Bilie-By-Nze, a indiqué que cette surfacturation était le fait due au logiciel Singa installé par Veolia il y a un peu plus de six ans.
Bien que classé au 9ème rang africain en matière d’électricité par la Banque africaine de développement (BAD) dans son Indice de développement des infrastructures en Afrique publié en 2018, le Gabon peine pour l’heure à offrir un accès adéquat à l’ensemble de sa population. Néanmoins, en dépit de cette desserte en électricité loin d’être optimale ponctuée par des coupures à répétition, la population notamment urbaine gabonaise paie un lourd tribut.
En effet, avec un prix du KWh passé de 80,3 FCFA en septembre 2016 à 88 FCFA en septembre 2020, la facture d’électricité s’est alourdie de quasiment 10% en à peine quatre ans. Une situation qui s’explique en grande partie par la mise en place en 2014 du logiciel Singa, comme l’a martelé l’actuel ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques, Alain Claude Bilie-By-Nze au détour d’une conférence de presse organisée la semaine dernière.
Censée améliorer la qualité des relevés et le service en offrant une facturation à l’estimation sans la présence constante du releveur sur le compteur, cette application pourtant moderne, n’aura finalement réussi qu’à alourdir le poids des factures. Une situation qui, couplée à la baisse du pouvoir d’achat des ménages, rend un peu plus chaque jour, difficile la vie des populations « qui ne paient pas leur électricité au juste prix » comme l’avait justement indiqué Jacques Moulot, spécialiste de l’énergie à la BAD.
Par ailleurs, le trop peu d’investissements dans ce secteur prioritaire aussi bien par l’Etat, que par les industriels, pourrait dans les années à venir augmenter ces tarifs d’électricité domestiques. Or, étant producteur de pétrole (sachant que 46% des centrales africaines fonctionnent avec des combustibles) et disposant d’assez de ressources hydrauliques pour combler ce déficit, le Gabon aurait pu offrir à sa population des tarifs lui permettant de payer moins. Hélàs!