Selon des résultats provisoires, le président a été réélu à la tête de la République centrafricaine avec 53,92 % des voix au terme d’un cycle électoral mouvementé.
Les militants du Mouvement Cœurs Unis (MCU) peuvent fêter leur victoire. A Bangui, la capitale centrafricaine, l’Autorité nationale des élections (ANE) a annoncé lundi 4 janvier dans la soirée les résultats provisoires du scrutin présidentiel et législatif du 27 décembre : leur candidat, le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, l’emporte au premier tour avec 53,92 % des voix au terme d’un cycle électoral mouvementé.
Les résultats définitifs doivent être publiés le 19 janvier, après examen des éventuels recours. Mais, déjà, les contestations pleuvent. Dans un document rendu public lundi, plusieurs candidats de l’opposition, dont Anicet-Georges Dologuélé, Martin Ziguélé et Mahamat Kamoun, dénoncent des « bourrages massifs d’urnes », des « tentatives d’intimidation des électeurs » ou encore des « achats de votes ». Le nombre particulièrement important de « votes par dérogation », déjà observé par le réseau d’observateurs de la société civile Arc-en-ciel, est également pointé du doigt.
Les élections présidentielle et législatives étaient considérées comme un test pour la Centrafrique, qui peine à émerger de la crise politico-militaire qui plombe le pays depuis plusieurs années. Une grande partie du territoire est toujours sous le contrôle des groupes armés. Il y a trois semaines, six d’entre eux, parmi les plus importants, ont décidé de fusionner leurs forces au sein d’une nouvelle alliance, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Dénonçant l’accord de paix du 6 février 2019, qui prévoyait une intégration des groupes armés dans le système politique, ils réclamaient une suspension du processus électoral, et la mise en place d’une concertation nationale.
Peu après le lancement de cette coalition, des affrontements ont éclaté, opposant les rebelles aux Forces armées centrafricaines (FACA) et à leur partenaire, la Mission des nations unies (Minusca), ainsi qu’à des renforts venus de Russie et du Rwanda. L’ancien président François Bozizé – dont la candidature avait été invalidée au début de décembre par la Cour constitutionnelle – a été soupçonné par le gouvernement et la communauté internationale de collusion avec les groupes armés.
Vote perturbé
Sans réussir à percer jusqu’à Bangui, ces derniers se sont rendus maîtres de plusieurs villes avant le scrutin, et ont perturbé le vote dans plusieurs régions. Dans certains bureaux, les urnes ont été enlevées, et leur contenu brûlé. Néanmoins, les élections se sont relativement bien déroulées à Bangui et dans plusieurs villes de province.... suite de l'article sur LeMonde.fr