Lors de la clôture de la deuxième session ordinaire de l’année 2020 de l’Assemblée nationale, le 30 décembre, Faustin Boukoubi n’a pas manqué de s’appesantir sur le contexte de haine qui règne dans le pays. Il estime que «la mauvaise foi serait en passe de devenir la 3e pandémie au Gabon : un fléau national», après la corruption et le Covid-19.
Prenant congé de l’hémicycle au terme de la deuxième session ordinaire de l’année 2020, le 30 décembre, le président de l’Assemblée nationale (Pan), Faustin Boukoubi, a dressé le bilan des activités menées pendant cette session dite budgétaire. Cependant, au regard du contexte politique et social crispé par des tensions, le président de cette chambre du Parlement s’est exprimé sur l’atmosphère de haine et de mauvaise foi qui gangrène le vivre ensemble.
En effet, au cours des deux sessions parlementaires de l’année, plusieurs projets de loi et textes votés par les députés sont difficilement acceptés par la population, notamment ceux sur la dépénalisation de l’homosexualité et de la modification de la Constitution. Ce qui, de toute évidence, a davantage poussé à une levée de boucliers dans un climat déjà surchauffé par la crise économique, durement ressentie par la population, renforcée par la crise sanitaire liée au Covid-19.
«J’ai pleinement conscience que la cabale savamment orchestrée contre nous, en plus de jeter l’opprobre sur l’institution, vous afflige profondément», a déclaré Faustin Boukoubi, s’adressant aux députés. Le Pan assure que les membres de certaines institutions, notamment les parlementaires, en tête desquels les présidents des chambres, font l’objet de calomnie et de menace, tandis que leurs communautés linguistiques respectives font l’objet de diffamation. «(…) la mauvaise foi serait en passe de devenir la 3e pandémie au Gabon : un fléau national», a-t-il laissé entendre. Il la classe après la corruption et le Covid-19.
Pour lui, le soutien des parlementaires de la Majorité à l’Exécutif n’est pas une exclusivité ni gabonaise ni encore moins de la 13e législature de l’Assemblée nationale, ou de la 4e législature du Sénat. «Nos prédécesseurs l’ont pratiqué, et nos successeurs ne s’y soustrairont pas», a-t-il indiqué, ajoutant que «vouloir porter atteinte à l’intégrité d’un membre ou même d’un président d’une institution ne changerait rien à cette règle de la démocratie représentative !»
Le président de l’Assemblée nationale appelle donc à la retenue, «car une multitude d’exemples sous d’autres cieux et même l’histoire récente de notre pays nous enseignent bien que nul ne sait de quoi demain sera fait»