Lors d’une récente sortie, le candidat à l’élection présidentielle de 2016 et président du groupement politique la Troisième voie a estimé qu’au Gabon les Fangs sont de plus en plus stigmatisés. Il a appelé à l’élection d’un Fang de l’Estuaire à la tête de la mairie de Libreville, conformément à une tradition établie, après la fin du mandat du maire intérimaire.
Le mandat du maire intérimaire de Libreville, Serge William Akassaga Okinda, est arrivé à son terme depuis une semaine. Dénonçant l’irrégularité dans laquelle se trouve désormais la mairie de Libreville, le groupement politique la Troisième voie, lors d’une récente sortie, rappelle aux gouvernants l’urgence de respecter les délais d’intérim. «L’intérim qui a été accordé au premier maire adjoint a pris fin depuis le 15 décembre. Donc le maire intérimaire agit aujourd’hui en toute illégalité. Nous appelons à ce que les délais des textes de loi soient respectés», a déclaré le président de ce groupement. Selon Gérard Ella Nguéma, le Conseil municipal devrait organiser «un Conseil municipal extraordinaire pour indiquer le nouveau maire élu par ses compagnons».
Selon ce dernier, ce maire doit être un Fang originaire de la province de l’Estuaire, à l’instar du maire emprisonné, Léandre Nzué. Dans cette optique, Gérard Ella Nguéma a évoqué «le principe non écrit du respect de l’alternance de gestion entre les deux communautés originaires de l’Estuaire». «Il faut que le ministre de l’Intérieur, le gouverneur de l’Estuaire s’attèlent à organiser le Conseil municipal et que l’alternance qui a toujours été respectée de tradition entre les Fangs de l’Estuaire et les Myénès soit respectée», a insisté le président de la troisième voie. «C’est le tour des Fangs de l’Estuaire, il faut qu’un Fang de l’Estuaire soit voté pour diriger aux destinées de la mairie» a-t-il insisté, estimant que «tout autre acte, ne serait que du banditisme politique». Car, Gérard Ella Nguéma soupçonne une stigmatisation de l’ethnie fang dans le pays.
Comparant les députés et anciens membres du gouvernement Tony Ondo Mba et Jean-Marie Ogandaga, soupçonnés de malversation financière, il a estimé que le premier a été lésé contrairement à l’autre. «Tony Ondo Mba, les forces de l’ordre l’ont empêché de retourner prendre son siège à l’Assemblée nationale. Or, l’autre, Jean-Marie Ogandaga, on lui a permis d’aller à l’Assemblée malgré les preuves accablantes qui semblent jouer contre lui. On lui a permis de prendre son siège de député pour être protégé tandis que Tony Ondo Mba a été jeté en prison alors que la présomption d’innocence était aussi valable pour lui», a-t-il argumenté. «Pourquoi c’est Tony Ondo Mba qu’on a jeté en prison. Est-ce parce qu’il est Fang ? Parce que depuis un moment, on constate qu’on fait la chasse à une ethnie», s’est-il exclamé.