Après la problématique association des footballeurs gabonais (AFG) de Valérie Ondo Ebe, le Syndicat national des footballeurs du Gabon de Guy Mbina, un groupe de joueurs gabonais vivant à l’étranger vient de porter sur des fonts baptismaux ce qu’ils ont appelé l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG).
Cette plate forme a été présentée officiellement aux joueurs évoluant dans le national foot pro, le samedi 31 mai 2014 à Libreville. Rémy Ebanéga Ekwa, l’ancien sociétaire de l’Union sportive de Bitam (USB) qui évolue actuellement en ligue 1 française, à l’AJ Auxerre, en compagnie de plusieurs internationaux gabonais, sont partis d’un constat simple : la décision du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, de professionnaliser le football national depuis 2012, avec à la clé la fixation d’un salaire minimum mensuel de l’ordre de 400.000 francs CFA par joueur, évoluant en première division et ensuite institué à travers la loi de finance du Gabon.
« Nous comprenons par là que le football professionnel est devenu un grand secteur d’activité économique où les footballeurs professionnels sont des salariés reconnus par l’Etat et donc qu’ils font du football leur profession. Par conséquent, le footballeur est un acteur de la société gabonaise à part entière et se doit d’avoir un statut qui lui confère des droits vis-à-vis de son employeur et de la législation du football au Gabon. Nous pensons donc qu’une telle mise en perspective ne peut se faire en dehors d’un cadre juridique et associatif. C’est fort de cette conviction que nous décidons de créer, nous footballeurs concernés, cet organisme que nous venons de présenter à nos frères et amis. A chacun de s’approprier un peu des statuts afin que nous les adoptions tous», a dit Rémy Ebanéga Ekwa, un des fondateurs de l’ANFPG.
L’association entend notamment rassembler tous les footballeurs du pays, afin de promouvoir la professionnalisation du football au Gabon. A ce titre, elle prône l’application du code du travail, du code de sécurité social et de tous les textes nationaux et internationaux relatifs au milieu footballistique. Elle est à l’écoute du footballeur professionnel afin de mieux défendre ses droits et ses intérêts.
L’ANFPG préconise, grâce aux orientations et recommandations qu’elle donnera aux instances dirigeantes du football, d’améliorer les conditions de vie et de travail du footballeur professionnel au Gabon. Mais aussi, mettre en place un journal, un réseau social ou un site internet qui présentent les activités de l’association et l’actualité du football Gabonais.Faire régulièrement des tournées nationales au sein des clubs pour communiquer avec les joueurs.
Bref, apporter un peu un autre son de cloche. Seulement voilà, la cinquantaine de joueurs professionnels locaux présents à l’évènement a semblé regarder l’incitateur avec un air étourdi comme pour demander si Rémy Ebanéga ne rêvait un peu. Car, «a-t-il oublié les réalités du pays qu’ils vivait lui-même du temps où il était au Gabon, face à ces supermen appelés présidents de clubs de 1ère division qui malmènent les droits des uns et des autres comme ils veulent», a interrogé en off un footballeur local.
A cela, Thomas Sankara cependant pensé : «un esclave qui ne prend pas la décision de se libérer, mérite bien ses chaines.» Comme pour dire que personne ne fera le footballeur professionnel au Gabon si ce ne sont les footballeurs eux-mêmes. La date de samedi 7 juin prochain a été arrêtée pour amender et adopter les statuts et se mettre au travail.
La présentation de cette association a été rehaussée par la présence de plusieurs internationaux gabonais en vacances à Libreville : Levy Madinda, Eric Mouloungui, André Biyogho Poko et Fabrice Do Marcollino, notamment. Les Rodrigue Moundounga, Paul Kessany et bien d’autres ne devraient pas tarder à venir appuyer cette initiative. Ça promet !