À l’occasion de la célébration, le 31 mai 2014, de la journée mondiale sans tabac, le Gabon par l’entremise d’«Agir pour le Gabon» et le «Mouvement populaire pour la santé au Gabon (MPSG)», deux associations de lutte contre la consommation de cette «drogue», a exhorté le gouvernement à porter les taxes sur le tabac à des niveaux qui pourraient induire la baisse de la consommation de tabac.
À l’instar de la communauté internationale, le Gabon a célébré, le 31 mai 2014, la journée mondiale sans tabac, placée cette année sous le thème «Augmenter les taxes sur le tabac». Occasion pour les associations «Agir pour le Gabon» et le «Mouvement populaire pour la santé au Gabon», d’inviter les autorités gabonaises à s’approprier, dans le cadre de la politique sociale prônée par le président Ali Bongo Ondimba, la résolution de la Convention cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac qui stipule que : «les pays devraient mettre en œuvre des politiques en matière de prix et de taxes sur les produits du tabac en vue de réduire la consommation de tabac».
«Nous saisissons l’occasion de ce thème pour demander au gouvernement gabonais qui, justement s’est engagé dans une politique sociale, d’augmenter les taxes sur le tabac parce que voilà une opportunité pour se faire de l’argent et permettre à l’État de prendre en charge non seulement les victimes du tabagisme mais aussi ces populations démunies qui naturellement ont besoin de l’aide de l’État», a déclaré Tangui Nzué Obame, le président du MPSG.
Et d’expliquer en quoi cette politique serait avantageuse : «en effet, le fait d’augmenter les taxes devrait amener l’industrie du tabac à augmenter les prix des cigarettes. Si cela est fait, en principe, ceux qui n’ont pas assez de moyens ne pourront pas se permettre de payer un produit pour lequel ils n’ont pas de moyens. Le gouvernement a pris l’engagement de prendre en charge les cancers, en même temps on ne peut pas continuer à encourager une industrie qui produit du cancer. C’est pour cela que nous disons à l’État gabonais non seulement d’augmenter les taxes pour prendre en charge ce cancer-là, mais en plus de se retirer du capital de la Sociga.».
S’il est vrai que l’on ne peut pas éradiquer le tabac dans le monde, en général, et au Gabon en particulier, il n’en demeure pas moins qu’avec des politiques incitatives, l’on arrive à réduire la consommation de cette drogue responsable de 90 % des cancers du poumon. Selon l’OMS, «la recherche montre que des taxes plus élevées sont particulièrement efficaces pour réduire la consommation parmi les groupes à plus faibles revenus et empêcher les jeunes de commencer à fumer. Une augmentation de 10% du prix du tabac suscite une baisse de la consommation de 4% dans les pays à revenu élève qui peut aller jusqu’à 5% dans les pays à faibles revenus ou revenus intermédiaires».
L’OMS estime que d’ici 2020, le tabac sera la principale cause de décès et d’incapacité, avec plus de 10 millions de victimes par an. Le tabagisme entrainera alors plus de décès à travers le monde que le Sida, la tuberculose, la mortalité maternelle, les accidents de voiture, les suicides et les homicides combinés…
«Le but ultime de cette journée mondiale sans tabac, initiée par l’OMS est de sensibiliser les populations, en particulier les jeunes contre les dérives liées au fléau du tabagisme. La jeunesse est une cible facile pour l’industrie du tabac qui veut que les gens commencent à fumer très tôt en adolescence pour tomber malade et mourir par la suite. Il faut sensibiliser les gouvernants pour qu’il y ait une volonté politique nettement affirmée car sans la volonté politique on ne peut pas lutter contre l’industrie mafieuse du tabac qui vend du poisson. Le tabagisme fait chaque année plus de six millions de victimes dans le monde et six cent mille personnes meurent à cause du tabagisme passif», a précisé le président d’Agir pour le Gabon, Dr Alphonse Louma.