C’est ce que révèlent les conclusions de l’enquête menée par l’Ichikowitz Family Foundation (IFF) auprès de la jeunesse africaine et plus particulièrement auprès des jeunes Gabonais, qui tiennent en partie la France responsable de la crise sociopolitique que traverse le pays. Un sentiment anti-français de plus en plus exaspéré et qui laisse craindre une radicalisation des positions si on n’y prend garde.
Cette information, relatée par le journal Jeune Afrique, a de quoi inquiéter surtout depuis la multiplication de manifestations anti-françaises sur le continent ces dernières années. En effet, selon l’Ichikowitz Family Foundation la France aurait une très mauvaise image auprès de la jeunesse des pays d’Afrique francophone.
Un sentiment qui serait dû au rôle pour le moins ambigu et à la limite néocolonialiste de ce pays dans ses anciennes colonies. Intitulée « African Youth Survey 2020, the rise of Afro-optimism », cette enquête de 72 pages publiée le 16 décembre dernier compile les réponses de 4 200 jeunes du continent, âgés de 18 à 24 ans et originaires de 14 pays d’Afrique subsaharienne.
Interrogés sur des sujets aussi variés que l’identité africaine, les valeurs démocratiques, le développement de l’entrepreneuriat, l’urgence environnementale ou l’impact des relations extérieures sur le continent, hier, aujourd’hui et demain, une grande majorité ont laissé transparaître une très mauvaise opinion de la France.
Ainsi, on apprend que « la réputation française est particulièrement mauvaise dans les pays qui ont fait partie de son pré carré ». Au Gabon c’est près de 70% des citoyens interrogés qui ont une très mauvaise opinion de ce pays. Si elle peut faire sourire, cette information a de quoi susciter des craintes, lorsqu’on sait que les personnes interrogées sont des jeunes et que leur rôle peut être déterminant dans les relations entre le Gabon et la France notamment sur le plan politique.
C’est d’ailleurs ce que n’a pas manqué de souligner l’analyste économique gabonais Mays Mouissi dans un tweet. « Ce sentiment anti-français visible dans nos quartiers s’accroît chaque année, en particulier après les scrutins présidentiels. Si les dirigeants français n’y prennent garde, terribles seront les conséquences qui en decouleront », a-t-il fait remarquer.