C’est décidément une année mouvementée pour Total Gabon. La filiale nationale du groupe pétrolier français qui semble slalomer entre bonnes et mauvaises nouvelles depuis le début de l’année 2014, amorce le 2è trimestre avec un certain espoir pour la santé de ses affaires. L’avis de redressement fiscal dont il avait été l’objet en février s’acheminerait vers une clémence des autorités gabonaises.
Partagée entre la clôture de l’année 2013 sur de relatives bonnes nouvelles, la fin d’un 1er trimestre 2014 avec un chiffre d’affaires en baisse de 23% par rapport à l’année précédente et un avis de redressement qui en a fait jaser, Total Gabon surfe sur une vague plutôt instable. En effet, 7 mois après son échec dans l’opération d’attribution des blocs pétroliers dans l’offshore gabonais, et 3 mois après avoir reçu de l’Etat gabonais un avis de redressement fiscal évalué à 805 millions de dollars, la compagnie voit à nouveau son ciel s’éclaircir.
Comme par un coup de chance, la compagnie pétrolière pionnière au Gabon, à en croire le confidentiel Africa Energy Intelligence, serait en passe de voir le dard du redressement fiscal dont elle a été frappée, en février 2014, retiré de son pied. Un nouveau coup du sort qui n’est pas sans rappeler la récente invite du ministère gabonais du Pétrole à son endroit, dans l’opération d’acquisition de nouveaux blocs pétroliers, alors qu’elle avait été écartée à la surprise de tous. Hier, visiblement boudée par Libreville, aujourd’hui Total Gabon reprend peu à peu sa place dans le cœur des autorités. Pour certains, «la visite, le 7 avril, du président Ali Bongo à Paris, où il a pu s’entretenir avec son homologue français, François Hollande, ainsi qu’avec le PDG de Total, Christophe de Margerie, explique ce changement de braquet». Difficile de ne pas y croire !
L’Etat gabonais, dit-on, serait devenu «plus clément» avec Total. Une clémence qui se traduirait notamment par «une nouvelle proposition de redressement fiscal élaborée par la Direction générale des impôts (DGI) et signée par son directeur, Joël Ogouma». Rien de moins, au regard du récent désaveu de la même DGI devant les résultats de l’audit réalisé par le cabinet Alex Stewart International. La source rapporte à cet effet que «la DGI a reçu de la présidence gabonaise la consigne de diviser par deux le redressement initial, qui datait du 14 février, le faisant passer d’un coup de baguette magique de 805 à 400 millions de dollars. C’est donc désormais sur un montant revu à la baisse que Total devra se déterminer pour «solder» les années de 2008 à 2010 avec le Trésor gabonais». Comme quoi, l’année en cours s’annonce encore positive pour Total Gabon qui, dit-on, au cas où ces informations sont avérées, devrait bénéficier d’un autre avantage.
En effet, indique le confidentiel en ligne, si Total Gabon accepte de payer les 400 millions de dollars, elle «ne devra cependant pas en verser la totalité, car elle pourra soustraire les 90 milliards de francs CFA (137 millions d’euros) de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) que le Trésor lui doit depuis plus d’un an. Les compagnies pétrolières au Gabon sont en effet contraintes de payer la TVA (20%), mais le Trésor doit, selon les contrats, leur en rétrocéder une partie. Or ce dernier n’a procédé à aucun versement depuis plus d’un an». Affaire à suivre.