La première convention des partis de la Majorité républicaine pour l’émergence, coalition de formations politiques soutenant l’action du président Ali Bongo Ondimba, à la tête du Gabon depuis 2009, s’est tenue le samedi 31 juin 2014 à Libreville. Le chef de l’Etat y a lancé un appel à un rassemblement dynamique autour de son action en faveur du Gabon.
A cette occasion, une vingtaine de partis politiques ont répondu présent, signant, par la même occasion, la charte rebaptisée «Charte de la majorité républicaine et sociale pour l’émergence», une nouvelle convention qui fait tomber dans la caducité la «Charte de la Majorité républicaine pour l’émergence», jusque-là en vigueur.
Ainsi les leaders ou les représentants des partis que sont le CLR, l’UPR, le RDR, le PGCI, le PSGE, le Morena originel, le BRD, l’USG, le RDP, l’Adere, le RPG, Gabon Avenir, le Parti travailliste, le Rassemblement des gaulois, l’UDIS, le RG et l’UDL ont pris place aux côtés d’Ali Bongo, au demeurant président du Partie démocratique gabonais (PDG), dans le sens de lui témoigner leur soutien.
Avec cette nouvelle sortie de la hiérarchie du PDG, formation politique au pouvoir, et aux côtés de ses alliés, on comprend aisément que les états major sont mobilisés pour ratisser le maximum de militants et de potentiels électeurs pour 2016, date à laquelle se déroulera, théoriquement, la prochaine élection présidentielle au Gabon. Toute chose qui catalyse déjà les énergies et les passions.
Et l’opération du PDG et de ses alliés au Jardin botanique de Libreville sonne comme une réponse à toutes les stratégies actuellement déployées par les membres de l’opposition, enrichis de Jean Ping et de Jacques Adiahénot, tous deux anciens membres du parti au pouvoir, dont le but est de rechercher le consensus autour d’un candidat unique devant affronter Ali Bongo Ondimba en 2016. Ce, d’autant que même si l’actuel locataire du palais de bord de mer n’a pas encore annoncé sa candidature, des membres de son parti ont même déjà offert l’argent devant servir au paiement de sa caution au cas où il décidait de se présenter.
Le président Ali Bongo Ondimba, appelant les partis encore indécis à le joindre a déclaré : «venez apporter votre pierre à l’édifice. Ne passez plus votre temps à critiquer. Plutôt, venez rejoindre la grande famille de la majorité pour la construction d’un large rassemblement pour un Gabon fort et dynamique». Et pour faire plus de place aux éventuels nouveaux venus, le camp présidentiel a décidé de réviser ses statuts.
Ali Bongo essaie donc ainsi de resserrer les rangs de sa majorité, lorsqu’on sait les tensions qui l’ont miné pendant les élections locales et municipales du mois de décembre 2013. A cette période, certains se sentaient délaissés, oubliés voir écartés du pouvoir qu’ils défendaient avec leurs militants.
«C’est ce qu’ils auraient du faire depuis», a déclaré un militant d’un des partis allié qui a également indiqué que cette «façon de faire devrait changer». Allusion faite à la propension de ne reconnaître ses alliés que lors des échéances électorales. Une chose est sûre, c’est que la bataille de 2016 est lancée.