Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Affaire Nicolas Nguema : «Une procédure sans base légale et une traque contre Appel à agir», regrette Ange Kevin Nzigou
Publié le mardi 15 decembre 2020  |  Gabon Review
Ange
© Gabon Review par DR
Ange Kevin Nzigou et son confrère Jean Paul Moubembé lors de leur conférence de presse, le 5 juin 2019, à Libreville
Comment


Interpelé le 4 décembre, Nicolas Nguema est détenu depuis 14 jours au B2, où il est auditionné sur sa participation à la vente d’un navire appartenant au Groupement Santullo Sericom. Le 14 décembre, ses avocats Ange Kevin Nzigou et Jean-Paul Moumbembe ont dénoncé une procédure sans base légale aux allures d’une chasse aux sorcières menée par le pouvoir contre le mouvement Appel à agir dont leur client est membre fondateur.

Maitre Ange Kevin Nzigou et son confrère Jean-Paul Moumbembe ont décrié, le 14 décembre, les conditions de détention de Nicolas Nguema, détenu depuis 14 jours à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (B2).

Jeune entrepreneur et membre du mouvement Appel à agir, Nicolas Nguema est poursuivi pour sa participation à la vente d’un navire appartenant au Groupement Santullo Sericom. La première curiosité relevée par les avocats dans la procédure est relative à la date de la plainte. En effet, Nicolas Nguema a été arrêté le 4 décembre pour une plainte déposée au B2 le 9 décembre, soit cinq jours avant le dépôt de la plainte. Ce qui constitue une «violation flagrante des principes de la procédure pénale, notamment les délais de la garde à vue, ainsi que certains principes à valeur constitutionnelle tel que le secret professionnel», a regretté Ange Kevin.

S’agissant de la vente du navire, Ange Kevin affirme que la Direction de la Marine marchande a rassuré que le navire ne «faisait l’objet d’aucune saisie». C’est sur la basse de ces assurances de l’autorité compétente que l’avocat représentant le groupement Santullo et Tang Ming Hai, représentant la société EFTB, ont procédé à la vente.

Plus tard, le navire a été remis à l’acheteur, après que l’autorité maritime eut procédé au changement d’immatriculation. Mieux, le commandant en chef de la gendarmerie a été informé de la vente effectuée autorisée par madame Karen Santullo, afin d’honorer certaines dettes contractées par le Groupement Santullo vis-à-vis de l’Etat.

À la suite de cette vente, madame Karen Santullo a délivré un nouveau mandat à Nicolas Nguema afin de réaliser un inventaire du matériel resté au Gabon et envisager la vente de certains biens. Et Nicolas Nguema s’est aperçu, à la suite d’un inventaire mené par lui-même, d’un détournement d’une partie des engins parqués à Centr’affaires, sous la supervision d’Olivier Vesmar, le directeur adjoint.

Sachant que Nicolas Nguema détenait des éléments accablants à son encontre, sur le détournement de plusieurs engins, Olivier Vesmar aurait, selon l’avocat, «décidé pour le neutraliser, de saisir le B2». Arrêté le 4 décembre, Nicolas Nguema «est accusé d’exciper un faux mandat». Un chef d’accusation auquel il opposé le mail de madame Karen Santullo ayant confirmé à Olivier Vesmar d’avoir bel et bien mandaté Nicolas Nguema.

Constatant que la piste du faux mandat ne pouvait prospérer, «les enquêteurs mus par la volonté déterminée de le garder captif, ont qualifié la vente de détournement». Cependant, regrette Ange Kevin, «aucun procès-verbal de saisie n’a été présenté pour justifier de la mise en œuvre d’une telle mesure».

Au regard de cette démonstration, les avocats ont confirmé «qu’il n’existe aucun fait justifiant la qualification de l’infraction envisagée d’autant que le registre en faisait état d’aucune saisie, et que le navire pouvait donc par voie de conséquence, faire l’objet d’une cession».

Casser Appel à agir

Outre la démonstration de l’absence de base légale dans le dossier, Ange Kevin et son confère assimilent l’arrestation de Nicolas Nguema à une traque menée contre le mouvement Appel à agir. Constitué de plusieurs membres de la société civile et des parlementaires, ce mouvement lancé en 2018 avait exigé une expertise médicale pour s’assurer des aptitudes d’Ali Bongo à assurer sa fonction, suite à son accident vasculaire cérébral (AVC).

«Comment peut-on dès lors justifier une mesure de garde à vue quand ont n’a pas établi des faits qui peuvent supposer l’existence d’une infraction? Comment peut-on expliquer qu’un homme politique connu pour sa radicalité au système en place soit détenu alors qu’aucune infraction n’est constatée», s’est interrogé Ange Kevin.

L’avocat estime que «lorsqu’un homme politique est arrête en l’absence de toute infraction, le mobile est donc probablement politique. Ce d’autant que pendant ces interrogations, des questions portant sur son engagement au Collectif Appel à agir sont récurrentes». Partant de ces faits, Ange Kevin regrette une dérive obsessionnelle : «le pouvoir a décidé d’en finir avec ses opposants en se servant de la Justice».
Commentaires


Comment