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Un bracelet-cheville de surveillance électronique pour Jean-Marie Ogandaga
Publié le lundi 14 decembre 2020  |  Gabon Review
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© Gabon Review par Griffin Ondo Nzuey
Pour Jean-Marie Ogandaga, ministre de l’Economie, le Gabon est un des meilleurs partenaires de la Banque mondiale en Afrique centrale.
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Ayant présenté sa démission du gouvernement le 8 décembre dernier, l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance n’est toujours pas passé par la case B2, ainsi qu’on le présageait au regard des soupçons de concussion pesant sur lui, selon certains médias. Il a cependant été assigné à résidence, en fin de semaine dernière, sans décision de justice… avec un nouveau gadget judiciaire : le bracelet-cheville électronique.

Ayant démissionné ou été forcé à démissionner du gouvernement, c’est selon, le 8 décembre dernier, Jean-Marie Ogandaga aurait-il amorcé sa descente aux enfers ? En tout cas, les informations à son sujet n’indiquent pas la sérénité pour lui. Même s’il n’a toujours pas été convoqué à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), le fameux B2, on peut toujours le présager au regard du destin de ses compères éjectés du gouvernement l’année dernière. Brice Laccruche Alihanga, Noël Mboumba, Tony Ondo Mba et Roger Owono Mba ont tous en effet atterri au pénitencier de Sans-Famille, après un passage au B2 pour la plupart, soupçonnés qu’ils étaient de détournement ou de complicité de détournement de fonds publics.

Bracelet-cheville électronique et razzia sur le parc automobile

Également soupçonné de prévarication pour avoir engagé sa signature en vue d’abaisser disproportionnellement les dettes des entreprises françaises Total et Perenco, faisant perdre près de 8 milliards de francs CFA à l’État gabonais, Jean-Marie Ogandaga a été placé sous surveillance électronique : un bracelet électronique lui a été fixé à la cheville, selon des sources proches du dossier, confortées par ce qui se susurre au sein de sa famille. Le dispositif, très difficile à retirer ou à désactiver, est une petite ceinture ayant une puce électronique permettant de tracer les déplacements du concerné grâce à un système de géolocalisation. «Ogandaga n’est même pas sorti de son salon depuis qu’on lui a placé cette chevillière», soutient un membre de sa parentèle.

La même source indique que le parc automobile de l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance a été délesté de toutes ses grosses berlines et gros 4×4. «Ils ne lui ont laissé que 3 petites voitures banales», poursuit la source assurant que l’armada automobile de celui qui fut également ministre de la Fonction publique comptait «près de 20 voitures dont une dizaine lui appartenant, le reste étant des voitures de fonction.» Un scénario identique de subtilisation de voitures de luxe fut déroulé en décembre 2019 chez Brice Laccruche-Alihanga après son arrestation.

Résidence surveillée

Un petit tour à Mindoubé devant la villa de Jean-Marie Ogandaga permet de remarquer la permanence de voitures banalisées ayant à bord des civils en planque. Tout le quartier pense qu’il s’agit d’agents commis à la surveillance du député du 1er arrondissement de la commune d’Akanda. De toute évidence, l’homme est en résidence surveillée.

Le bracelet-cheville de surveillance est résolument une nouveauté au Gabon. Les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire semblent ne s’être jamais remis de l’évasion du Gabon de Séraphin Moundounga, ancien ministre de la Justice, Garde des sceaux, ayant quitté le pouvoir après l’annonce controversée de la victoire d’Ali Bongo face à Jean Ping en 2016. Ou encore ont-ils en mémoire l’ancien ministre des Transports, Justin Ndoungangoye, qui s’était lancé dans un foireux numéro d’Harry Houdini, le roi de l’évasion. Au moment du démantèlement de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) dont il était le secrétaire général, il avait en effet tenté, à plus d’une reprise, de quitter clandestinement le pays, avant d’être mis aux arrêts sitôt après la levée de son immunité parlementaire.

Avec ce bracelet-cheville électronique, Jean-Marie Ogandaga ne peut donc sortir de chez lui que sous certaines conditions. Fait nouveau au Gabon, l’usage de ce gadget judiciaire n’y est encadré par aucune loi connue. En Occident, notamment en France, le Placement sous surveillance électronique est encadré par une loi datant de 1997. Il y est question, selon Wikipedia, d’«aménagement de peine pour une personne placée sous écrou et qui permet de s’assurer de la présence du condamné à son domicile à certaines heures déterminées par le Juge de l’application des peines». La situation est donc une alternative à l’incarcération.

Quand donc l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance est-il passé devant un juge ? Pourquoi cette gadgetisation des modes de faire sapant absolument le moral d’un plausible prévenu ? Le député du Cap Estérias a-t-il formellement été inculpé, c’est-à-dire notifié par un magistrat d’une suspicion de délit ou de crime ? Mais aussi, pourquoi un rapt de ses voitures privées ? Autant de questions auxquelles le procureur de la République devra ou devrait répondre. Affaire à suivre.
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