Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé vendredi un appel au multilatéralisme et à une gouvernance mondiale réformée pour faire face aux menaces mondiales.
"La pandémie de COVID-19 fournit des preuves irréfutables que nous avons besoin de plus de multilatéralisme -et plus efficace- avec une vision, une ambition et un impact. Nous ne pourrons pas répondre à cette crise en retournant à ce qui était ou en se retirant dans des coquilles nationales. Nous avons besoin de plus coopération internationale et d'institutions internationales plus fortes", a-t-il déclaré dans un message vidéo préenregistré diffusé lors du Forum du prix Nobel de la paix.
Le chef de l'ONU a aussi souligné la nécessité de s'attaquer aux inégalités à la base des relations de pouvoir mondiales.
Les nations qui se sont imposées il y a plus de sept décennies ont refusé d'envisager des réformes. La composition et les droits de vote au Conseil de sécurité des Nations unies et aux conseils d'administration du système de Bretton Woods en sont un bon exemple, a-t-il noté.
M. Guterres a rappelé que de nombreux pays africains n'existaient même pas en tant qu'Etats indépendants il y a 75 ans lorsque les Nations unies ont été fondées. Ils méritent la place qui leur revient à la table mondiale. Plus largement, le monde en développement doit avoir une voix beaucoup plus forte dans le processus décisionnel mondial. Tout effort visant à améliorer la gouvernance mondiale doit en tenir compte, a-t-il ajouté.
Selon le secrétaire général, "La réforme de la gouvernance mondiale doit être une étape vers la création d'un monde plus juste capable de résoudre les problèmes communs avant qu'ils ne nous submergent. Nous avons besoin de structures de gouvernance mondiale qui fournissent des biens publics mondiaux essentiels, notamment la santé publique, l'action climatique, le développement durable et la paix".
Outre une participation plus inclusive et équitable aux institutions mondiales, a-t-il poursuivi, il est nécessaire de disposer d'une architecture financière mondiale qui reconnaisse la nécessité de la solidarité face aux menaces mondiales. Un système commercial multilatéral plus inclusif et équilibré permettra aux pays en développement de progresser dans les chaînes de valeur mondiales.
"La crise d'aujourd'hui peut et doit être transformée en une opportunité de changement", a poursuivi le chef de l'ONU. "La crise du COVID-19 a montré avant tout le besoin urgent de solidarité humaine. La gouvernance mondiale doit être fondée sur la reconnaissance qu'une telle solidarité n'est pas seulement un impératif moral, elle est dans l'intérêt de tous. Nous ne pourrons lutter contre les menaces partagées que par une résolution partagée", a-t-il conclu.