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Conseil national de la démocratie : 495 millions de FCFA pour une institution rendue inutile
Publié le vendredi 11 decembre 2020  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le siège du Sénat
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Bien que son président, Me Séraphin Ndaot Rembogo, a affirmé récemment que son institution n’a jamais été ni sollicitée ni entendue par l’Exécutif depuis sa réhabilitation en 2015, le gouvernement sollicite tout de même pour l’année 2021 l’allocation d’un budget de plus de 495 millions de francs CFA pour le Conseil national de la démocratie (CND) rendu inutile, y compris par la classe politique.

Denise Mekam’ne Edzidzie ép. Taty était face aux sénateurs membres de la commission des Finances, mercredi 9 décembre. La ministre d’État aux Relations avec les institutions constitutionnelles et les autorités administratives indépendantes est allée solliciter l’examen et le vote du budget à allouer à la mission 5, «Conseil et Contrôle», dont elle a la charge. Conformément à Loi des finances initiale de l’année 2021 adoptée en Conseil des ministres le 13 octobre dernier, elle sollicite une enveloppe globale de 3,167 milliards de FCFA.

Cette enveloppe, a précisé le membre du gouvernement aux élus, prend en compte le financement des activités du Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui nécessite un budget annuel prévisionnel de plus de 2,4 milliards de FCFA. La même enveloppe concerne les 183 480 000 FCFA liés au financement des activités du Médiateur de la République, bien que le poste n’ait pas été fourni depuis le départ Laure Olga Gondjout en 2017. Mais surtout, la sollicitation de Me Denise Mekam’ne inclut aussi le Conseil national de la démocratie (CND), dont les besoins en termes de budget pour 2021 sont estimés à 495 818 400 FCFA.

Seulement, beaucoup n’apprécient que très peu ce «gaspillage» d’argent public. D’autant plus que le président de cette institution n’a de cesse de se plaindre du peu d’intérêt accordé au CND par les plus hautes autorités du pays, et même par les acteurs politiques du pays. Depuis sa réhabilitation en janvier 2015, l’institution présidée par Me Séraphin Ndaot Rembogo n’a pas véritablement rempli sa mission, en dépit de la multiplication des sessions ordinaires chaque année.

«Le CND n’a jamais été consulté pour avis quelconque, ni par l’Exécutif ni par le Parlement, comme le suggère la loi (…) Pas une seule fois, le CND n’a répertorié une seule saisine pour avis des projets de textes susceptibles de contribuer à la promotion de la démocratie, au bon fonctionnement des formations politiques ou à l’amélioration du processus électoral, conformément aux dispositions de l’article 2 nouveau de la loi 004/2015 sur le CND», s’est-il plaint à l’occasion de l’ouverture, le 3 décembre, de la deuxième session plénière ordinaire organisée au CESE, à Libreville.

En clair : le gouvernement souhaite allouer un budget de près de 500 millions de FCFA à une institution qu’il contribue lui-même à rendre inutile. Drôle de gestion «rationnelle» des deniers publics.
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