L’ONG Femmes Vertueuses-Eden, en partenariat avec l’Association Arc-en-ciel, a débuté, mercredi à Moanda, dans le département de la Lébombi-Léyou (Sud-est), une campagne de sensibilisation sur les violences en milieu scolaire.
La campagne a débuté au lycée Saint-Dominique de Moanda, où les membres de l’Ong Femmes Vertueuses-Eden ont sensibilisé les élèves sur l’ampleur des violences en milieu scolaire, devenues un fléau dans le pays, expliquant qu’à Moanda le nombre d’incarcération des mineurs les a amenés à tirer la sonnette d’alarme.
«Nous nous sommes rendus compte qu’actuellement au niveau de la prison de Franceville, sur 20 détenus mineurs, 15 proviennent de Moanda», a constaté Lidwine Staelle Ngoundji Mano, la présidente de l’ONG Femmes Vertueuses-Eden, qui a expliqué le choix de Moanda comme première étape de cette campagne de sensibilisation.
«L’année dernière, nous avons déploré 5 morts dans les établissements pour des disputes banales entre enfants. Les enfants viennent avec des armes blanches parce qu’ils veulent se défendre des agressions qu’ils vivent, soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’établissement», a expliqué la présidente de l’ONG qui accompagne les détenus mineurs en milieu carcéral, précisant que les enfants, déjà habitués à la violence, développent des automatismes de défenses.
Pour Lidwine Staelle Ngoundji Mano, la démission parentale est un des facteurs de cette violence. Elle a expliqué qu’au Gabon, il y a un gros problème au niveau de la cellule familiale où les violences conjugales, dont les enfants sont témoins, font qu’après ils reproduisent ces comportements à l’école ou dans leur environnement immédiat.
«Nos enfants aujourd’hui sont devenus très violents», a clamé sœur Florence Momo, représentante de l’association Arc-en-ciel qui travaille en milieu carcéral pour la protection de l’Enfant. Pour elle qui a rappelé que «la violence ne paie pas dans la vie et qu’à 13 ans on peut aller en prison quand tu commets un délit grave», cette campagne de sensibilisation a permis de montrer aux élèves jusqu’où la violence peut conduire un individu, particulièrement les jeunes.
«Cela m’a fait du bien de connaître ce que ça fait de faire de la violence à l’école. Ce n’est pas une bonne chose, cela peut avoir des répercussions graves sur nos vies», a déclaré Gracia Létoundji, élève en classe de 5ème au collège Saint-Dominique.
Cette campagne de sensibilisation de l’ONG Femmes Vertueuses-Eden visait donc à encourager les parents et les enfants à venir s’informer sur les droits afin de pouvoir les orienter vers les structures adéquates pour leur accompagnement, au grand bonheur des élèves qui se sont réjouis du contenu des échanges leur permettant d’être outillé sur la question des violences scolaires et pour la cellule de veille en faveur des victimes de ces violences en milieu scolaire.