Lancé fin 2014 pour pallier les insuffisances dans le secteur agricole, et dans une autre mesure à l’absence de politique sectorielle définie, le programme GRAINE présente jusque-là des résultats mitigés. Engloutissant des sommes faramineuses à l’image des 80 milliards de FCFA reçus de la BAD en 2019, ce programme se retrouve aujourd’hui dans l’œil du cyclone puisque l’exécutif entend auditer les états financiers des exercices 2019 et 2020.
Dans son discours d’investiture en septembre dernier, le président de la Banque africaine de développement (BAD) Akinwumi Adesina, avait indiqué que l’institution allait désormais accorder « une plus grande attention au soutien de l’Afrique (…) tout en accordant une attention accrue à une croissance de qualité ». Dans cette optique, l’institution entend désormais avoir un regard plus incisif sur ces financements.
En effet, très présente au Gabon, l’institution panafricaine qui a décaissé en 2019 près de 80 milliards de FCFA dans le cadre du financement du développement de la première phase du Projet d’appui au programme Graine (PAPG1), vient d’annoncer qu’un audit des comptes financiers de 2019 et 2020 sera programmé dans un avenir proche afin de juger de la fiabilité, de la crédibilité et de la performance des moyens mobilisés pour la réalisation de ce projet.
Confiée à une entité à la moralité exemplaire comme en témoigne l’avis à manifestation d’intérêt dédié exclusivement aux firmes spécialisées dans l’audit, cette inspection à venir, bien que perçue avec appréhension on l’imagine, par certains responsables de ce programme, devrait permettre de mettre en lumière les tares d’un projet lancé en 2014 et qui peine à fournir des résultats probants.
Chargée également d’auditer les différents processus de passation des marchés liés au Programme, les autorités gabonaises et les responsables de la BAD, attendent donc de la firme qui sera sélectionnée « une opinion professionnelle et indépendante sur la situation financière et le processus de passation des marchés du Projet au 31 décembre de chaque année auditée ». Avec cet audit à venir, c’est donc l’essence même de ce programme GRAINE qui devait « contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la diversification de l’économie gabonaise », qui devrait être passée au peigne fin.