Bonne nouvelle pour le Gabon. L’OPEP+, c’est à dire les 13 pays membres de l’organisation et leurs dix alliés, exportateurs de brut, dont la Russie, qui représentent au total plus de la moitié de l’offre mondiale d’or noir, ont trouvé hier jeudi un accord. Face à une consommation de pétrole toujours pénalisée par la pandémie de Covid-19, ils continueront de restreindre leur production durant encore quelques semaines avant de relâcher leurs quotas progressivement en début d’année.
Les négociations démarrées lundi ont fini par aboutir hier. Les treize pays membres de l’Opep et leurs dix alliés menés par la Russie se sont entendus jeudi 3 décembre au soir pour n’augmenter leur production de pétrole que graduellement en début d’année prochaine. Objectif : continuer à soutenir des cours encore fragiles, alors que la deuxième vague de la pandémie pénalise la demande en Europe et aux Etats-Unis.
Les 23 pays réunis jeudi après-midi en visioconférence représentent plus de la moitié de la production mondiale. Au printemps dernier, ils s’étaient mis d’accord pour s’imposer des restrictions volontaires sans précédent dans l’histoire de l’or noir : au total, quelque 10 millions de barils quotidiens avaient été retirés du marché à partir du 1er mai, soit l’équivalent de 10 % de la consommation mondiale.
Ces réductions ont ensuite été allégées à mesure que la demande reprenait, que les stocks accumulés aux quatre coins de la planète commençaient à refluer, et que les cours, tombés au plus bas fin avril , retrouvaient de la vigueur.
L’accord prévoyait un deuxième allègement des quotas le 1er janvier 2021, la production du groupe devant alors augmenter de deux millions de barils. Ce jeudi, les pays exportateurs ont finalement estimé que c’était trop tôt. La demande de carburant est revenue à un niveau presque normal dans de nombreux pays d’Asie mais elle est encore déprimée en Occident et le transport aérien est toujours en crise.
Le baril frôle les 50 dollars, du jamais vu depuis huit mois
C’est pourquoi les 23 pays exportateurs ont joué la prudence jeudi. La production n’augmentera pas de 2 millions de barils en janvier mais de 500.000 seulement. Les ministres des Etats alliés sont convenus de se réunir à nouveau avant de décider d’autres hausses, qui ne dépasseront pas le demi-million de barils par mois au maximum.
L’accord n’a pas été facile à trouver car de nombreux pays ont hâte de produire plus pour renflouer leurs finances publiques, exsangues depuis l’effondrement des cours. C’est le cas de l’Irak, deuxième producteur de l’Opep après l’Arabie saoudite, ou encore du Nigéria. Fait inhabituel, les Emirats arabes unis se sont joints à eux cette semaine pour demander un relâchement des quotas, s’opposant frontalement à leur allié saoudien.
L’accord conclu hier par l’OPEP+ a été accueilli avec soulagement par les marchés. Le baril de brent a atteint les 49,92 dollars, du jamais vu depuis le tout début mars dernier. Il satisfait également le Gabon qui a voté en faveur de cet accord.
Une période bien négociée par le Gabon
Pour rappel, en avril dernier, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, en coopération avec la Russie dans le cadre de l’OPEP+, avait pris une décision d’une ampleur sans précédent en s’engageant à réduire sa production de près de 10 millions de barils/jour afin d’enrayer la baisse des cours du pétrole en réduisant l’offre.
Le Gabon avait alors réduit sa production de 23 %, soit quelque 50 000 barils/jour (sur 220 000 barils/jours). Une période que le Gabon, qui s’est lancé dans une vaste entreprise de diversification de son économie et d’amélioration de la bonne gestion de ses deniers publics, sera finalement parvenu à négocier sans encombre