Souvent prises à parti par les internautes, particulièrement depuis le début de la crise sanitaire due à la pandémie du coronavirus, les autorités gabonaises, peu disposées à supporter la critique, ont le projet de trouver dans les prochains jours «une régulation adaptée» pour contrôler les réseaux sociaux.
Ça s’est vu. Rose Christiane Ossouka Raponda est peu réceptive à la critique. Si la Première ministre s’est plutôt révélée ces derniers mois comme une amatrice des mises en garde et autres menaces, préconisant la force au dialogue, son projet de museler les réseaux sociaux n’étonne pas beaucoup. Jeudi 12 novembre, en effet, elle a convoqué à son cabinet Joël Dominique Ledaga, le président de la Commission nationale pour la protection des données à caractère personnel (CNPDCP) pour lui faire part de son intention de mettre sur pied «une régulation adaptée» aux réseaux sociaux, particulièrement critiques de l’action du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire actuelle.
Pour justifier son projet, Rose Christiane Ossouka Raponda évoque des «dérives» qu’elle dit avoir constatées sur les réseaux sociaux. Elle cite des «violations des droits et libertés de nos concitoyens, l’exploitation illicite ou inappropriée des données à caractère personnel, etc.». Aussi, pour y remédier, la cheffe du gouvernement annonce-t-elle la création d’une commission technique dédiée à la question, dans le but «d’élaborer des solutions concrètes et opératoires».
Cette commission, conformément aux instructions de la Première ministre, travaillera aux côtés de la CNPDCP dans le renforcement des capacités juridiques, institutionnelles et techniques visant à réduire et punir les «dérives» observées sur les réseaux sociaux. «Certaines choses qui sont intolérables doivent changer», prévient-elle sur sa page Facebook.