L’édition 2020 de l’«index of economic freedom» qui mesure la liberté économique dans 180 pays dans le monde, dont 51 pays africains, classe le Gabon a la 118e place, soit dans la catégorie des pays ayant «peu de liberté» économique.
Avec un score de 56,7 points faisant de son économie la 118e de l’indice 2020 de la liberté économique au monde et la 17e sur 51 pays du continent, le Gabon est logé dans l’avant-dernière catégorie de l’«index of economic freedom».
Sur la base des scores obtenus (de 0 à 100), les pays sont classés en cinq catégories en fonction du niveau de liberté estimé de l’économie. Les pays ayant enregistré les scores les plus élevés (entre 80 et 100) sont considérés comme économiquement «libres». Suivent de façon décroissante, les économies «globalement libre», puis celles «modérément libres». Viennent ensuite les pays avec «peu de liberté» économique, et enfin les pays dits «répressifs» en la matière.
L‘état périlleux de l’Etat de droit au Gabon
Le Gabon enregistre tout de même une modeste progression sur son score global de 0,4 point, aidé par un score sur les droits de propriété légèrement supérieur fixé à 36,9 points. Le pays est par ailleurs classé 16e sur 47 pays de la région de l’Afrique subsaharienne, et son score global est légèrement supérieur à la moyenne régionale et bien inférieur à la moyenne mondiale. Selon le rapport, «les scores des pays africains se situent généralement dans les catégories inférieures de la liberté économique, même si de modestes progrès en matière de liberté économique ont stimulé la croissance économique dans plusieurs pays ».
En effet, 12 facteurs quantitatifs regroupés en quatre grandes catégories ont été utilisés pour établir cet index. Et pour chacune de ces données, le Gabon enregistre : l’Etat de droit «le droit de propriété (36,9), l’intégrité du gouvernement (36,7), l’efficacité judiciaire (20,8)» ; la taille du gouvernement «les dépenses publiques (89,3), la pression fiscale (74,3), la santé fiscale (88,9)» ; l’efficacité réglementaire «la liberté des affaires (52,1), la liberté de travail (52,3), la liberté monétaire(77,3)»; les marchés ouverts «la liberté commerciale (51,2), la liberté d’investissement (60,0), la liberté financière (40,0).
Selon les analystes du «The Heritage Foundation», l’instabilité politique récente a encore affaibli les perspectives déjà sombres des réformes économiques au Gabon. «Une élite dirigeante soutenue par les revenus du secteur pétrolier est peu incitée à entreprendre des réformes réglementaires susceptibles d’améliorer le climat des affaires pour les entrepreneurs ou d’accroître la liberté du travail. La baisse de l’efficacité judiciaire et les niveaux de corruption qui sont parmi les pires au monde reflètent l’état périlleux de l’Etat de droit».
Sur le plan continental, l’Ile Maurice arrive en tête des pays africains en matière de liberté économique en 2020. Suivie par le Rwanda qui progresse à la deuxième place du classement. Ils constituent d’ailleurs les deux seuls pays du continent à figurer dans la catégorie des économies «modérément libres» dans le monde.