On avait déjà marqué notre étonnement en apprenant un changement de date au sujet du voyage de l’équipe nationale du Gabon vers la Gambie. Un report aux lourdes conséquences d’autant que la délégation gabonaise a reçu un traitement assez spécial, à la limite humiliant dès son arrivée à l’aéroport de Banjul.
C’est parti pour l’acte 2 de ce match pas comme les autres. Il faut dire que les contours de la manche aller, le jeudi 12 novembre dernier à Franceville au Gabon, avaient déjà laissé entrevoir une réaction côté gambien quatre jours après. Et la riposte n’a d’ailleurs pas tardé dès l’arrivée des Panthères en Gambie dimanche soir.
On a ainsi appris de notre envoyé spécial que toute la délégation gabonaise a dû passer la nuit à l’aéroport de Banjul pour ne gagner leur hôtel qu’au petit matin. On vous épargnera les détails, mais celles-ci ont en effet sorti «la vieille bonne recette africaine» des formalités administratives à remplir avec la grâce d’avoir un prétexte qui donne davantage du mordant à cette stratégie: la Covid-19.
Si les agissements de ce pays ouest-africain, pas très au fait des évolutions du monde, sont à dénoncer, il n’en demeure pas moins que le tort ou la conséquence doit être également imputé à celui ou ceux qui ont pris cette très bonne mauvaise idée de décaler le départ sur la Gambie.
Initialement prévu pour le vendredi 13 novembre écoulé, c’est finalement dimanche en soirée, à la veille du match, que ce départ a eu lieu. On se demande d’ailleurs pourquoi quand on sait que la presse s’est faite l’écho entre temps d’un stade gambien loin d’être un billard. La logique et le professionnalisme auraient donc voulu que les Panthères quittent le Gabon le plus tôt possible pour déjà, d’une part, anticiper sur des éventuelles tracasseries comme celles-ci subies à l’aéroport dimanche, ensuite pour mieux s’acclimater et essayer tant bien que mal à se familiariser à la surface de jeu.
La défaite étant orpheline et la victoire ayant 1000 pères, l’on imagine bien les tensions qui pourraient survenir en cas de défaite du Gabon cet après-midi entre les pros et antis report du voyage vers la Gambie. Entre temps, le très changeant et difficile public gabonais lui se réserve encore le droit de marquer sa colère envers la délégation gabonaise, mais préfère pour l’instant marquer son indignation en ce qui concerne le traitement infligé à ses «ambassadeurs».
Gageons que cette difficulté passagère se transforme en audace et que Pierre Emerick Aubameyang et les siens transcendent sur la pelouse et répondent efficacement sur le terrain et concluent avec la manière, ce match qui est décidemment pas comme les autres.