S’il rechigne à débourser le moindre franc pour régler les ardoises exhibées par des centaines d’entreprises qu’il accuse d’avoir tenté de le gruger, l’État gabonais aurait, selon le porte-parole de la présidence de la République, réglé récemment pour 4 milliards de francs CFA ses créances vis-à-vis des entreprises qui lui réclament moins de 70 millions.
Pour les tricheuses, le palais présidentiel annonce la prison, au mieux, des poursuites judiciaires pouvant se solder par de grosses amendes. Mais pour les entreprises dont il estime qu’elles ont été réglo en livrant notamment les services pour lesquelles elles ont été sollicitées, le Trésor public a respecté ses engagements. En effet, à la suite de l’appel lancé en octobre dernier à l’adresse des entreprises dont les créances sont inférieures à 70 millions de francs CFA, les patrons d’entreprises concernées sont bel et bien passés à la caisse comme le promettait alors le ministère du Budget et des Comptes publics.
Dans un entretien paru vendredi 13 novembre dans le journal L’Union, Jessye Ella Ekogha affirme que toutes les entreprises remplissant la condition du montant et de la validation par la taskforce sur la dette intérieure ont touché leur argent. «À date, atteste le porte-parole de la présidence de la République, toutes les dettes de moins de 70 millions ont déjà été soldées pour un montant de 4 milliards de francs CFA.»
Au palais d’où la taskforce reçoit ses principales orientations, l’on rechigne à dépenser le moins sou pour d’autres entreprises dont le montant de la créance dépasse les 70 millions de FCFA. Seulement, Jessye Ella Ekogha l’assure : il ne s’agit pas d’un refus de la part des autorités gabonaises à régler les dettes de l’État à l’endroit des entreprises ayant effectivement livré leurs chantiers. Il s’agit simplement «l’État ne paiera pas ce qu’il ne doit pas payer», explique-t-il, non sans prévenir que cette fois, «(l’État) ne se laissera pas voler».
Si de nombreuses entreprises ayant convenablement rempli leur part du contrat sont en attente de leur règlement, c’est parce que la taskforce, présentée comme «plus rigoureuse» avec une méthodologie de travail «approfondie», veut bien faire pour éviter de nouvelles erreurs. En décidant de prendre son temps avant de valider certaines créances, «l’objectif de l’État est de payer, en totalité et dans les meilleurs délais, ce qu’il doit effectivement payer», justifie le porte-parole de la présidence. Certains devront donc garder leur mal en patience pour quelque temps encore.